Le français, un atout majeur pour les deux meilleures équipes de PLC

Première ligue canadienne soccer
Forge sera encore favori pour aller chercher son quatrième titre en cinq ans. Crédit image: Chant Photo

La Première Ligue canadienne de soccer fait son retour pour une cinquième saison à partir de ce week-end. Une bonne occasion pour ONFR+ de vous présenter les deux meilleures équipes de ce championnat qui sont à la fois ontariennes et très francophones.

Forge FC contre l’Atletico Ottawa, c’était l’affiche de la dernière finale de la Première Ligue canadienne qui a vu l’équipe d’Hamilton remporter son troisième titre en quatre ans. En face, Ottawa, champion de la saison régulière, a participé à la finale pour la première fois de son histoire. 

Si sur le papier, tout oppose la ville d’acier et la capitale fédérale, d’un point de vue footballistique beaucoup d’aspects les rapprochent. Candidats au titre, l’Ontario et plus étonnamment la langue française représentent des caractéristiques communes aux deux clubs. 

Deux villes, deux expériences du français

Pour Ottawa, ville bilingue par excellence, ce n’est pas une surprise de retrouver une équipe locale accordant énormément d’importance au français, avec un effectif qui compte huit joueurs franco. 

« C’est une ville qui est bilingue, du même coup on est un club qui est bilingue. On est le seul club qui l’est, même la ligue techniquement ne l’est pas », explique Maxime Tissot. « Ça nous rend très fiers d’avoir le français au club. Ayant grandi à Gatineau, c’est super bien de voir ça. »

Arrivé la saison dernière, il a fait partie des recrues qui ont donné un nouveau souffle à l’équipe, dernière du championnat en 2021. Cette culture de la gagne, il l’a ramenée de son ancien club… Forge FC.

« C’est bien différent là-bas. On dit souvent qu’ils ont appris le français à l’école mais qu’ils l’ont oublié à partir de la neuvième année où on ne l’étudie plus. »

Pourtant le club d’Hamilton a pris un nouveau virage, avec désormais cinq joueurs et deux membres du staff qui parlent couramment français. 

« Ça fait déjà quatre ans que je suis ici », confie David Choinière. « Si je compare à la première année, il y a beaucoup plus de francophones maintenant qu’avant. Aujourd’hui, c’est assez facile, on se parle toujours en français. »

L’attaquant explique que c’est plus compliqué en revanche au sein de la ville d’Hamilton de trouver des endroits exclusivement francophones, même s’il lui arrive tout de même assez fréquemment de croiser des partisans qui échangent avec lui en français. 

Un avantage sur le terrain

Deux expériences du français différentes au sein des deux villes, mais une utilité similaire sur le terrain. En parlant une langue qui n’est pas comprise par un grand nombre de leurs adversaires, les francophones des deux équipes s’en servent comme un avantage. 

« Entre francophones, on aime ça, parler en français, surtout sur le terrain, parce que les joueurs qui ne le sont pas ne comprennent pas ce qu’on se dit », confie Woobens Pacius l’attaquant d’origine haïtienne d’Hamilton.

Maxime Tissot et Aboubakary Sacko. Crédit image : Andre Ringuette/Freestyle Photography/CPL

Même discours du côté de Maxime Tissot : « Absolument, c’est un avantage. Si je regarde l’année dernière, j’avais souvent Zacharia Bahous qui jouait devant moi, Abdou Sissoko aussi à côté, c’est certain qu’on peut avoir cet avantage-là de pouvoir se donner des directives en français que les joueurs adverses ne peuvent pas comprendre. » 

L’Atletico en étant affilié au club espagnol de Madrid se donne même une troisième corde à son arc, avec de nombreux joueurs hispanophones et la possibilité offerte gratuitement aux joueurs d’apprendre cette troisième langue officielle de l’équipe. 

Le français vecteur d’intégration 

Aboubakary Sacko, 20 ans en provenance du Havre (France), vient tout juste d’intégrer cet environnement trilingue de l’Atletico. En découvrant une nouvelle ville, un nouveau club et un nouveau championnat, il était très content de pouvoir échanger dans sa langue natale dès son arrivée avec l’équipe lors du stage de préparation en Espagne. 

Hamilton et Ottawa se sont affrontées en finale l’an dernier. Crédit image : Chant Photo

« Ça m’a énormément aidé. Je suis arrivé et je ne connaissais personne. Dès que j’ai appris qu’il y avait quelques francophones, directement on a créé des liens. Ils m’ont vraiment aidé à me mettre plus à l’aise, même quelques anciens comme Max (Tissot). C’est mon concurrent, mais il m’aide vraiment dans les consignes, dans le jeu. »

« Et après, avec les jeunes qui parlent français comme Bahous, Roy, Assi, Antinoro, ils m’ont vraiment aidé en dehors du terrain, pour faire les courses etc… En plus, ils sont jeunes comme moi, donc cela signifie qu’on est dans les mêmes délires : on connaît les mêmes choses, on écoute les mêmes choses, c’est beaucoup plus facile pour moi. »

Pourquoi suivre la Première Ligue canadienne? 

Les principaux intéressés expliquent pourquoi vous devez suivre la PLC cette saison. 

Aboubakary Sacko : « Je n’y ai pas encore participé mais j’ai envie d’encourager les lecteurs d’ONFR+ à suivre la PLC car c’est un championnat très novateur avec beaucoup de jeunes talents. Donc, si vous voulez voir les pépites de demain, n’hésitez pas à regarder la PLC! »

Maxime Tissot : « C’est une ligue très intéressante avec un bon mélange de jeunes joueurs et de joueurs d’expérience qui sont canadiens et qui sont passés soit pas la MLS soit par l’Europe. C’est important d’encourager son club canadien. On voit des joueurs canadiens qui commencent à avoir du succès en Europe et en MLS, on a du très beau talent et un beau produit à vendre à travers la ligue. » 

Woobens Pacius : « C’est une ligue sous-estimée avec beaucoup de talent. Parfois on entend « la PLC, le niveau n’est pas élevé blablabla… » mais on l’a prouvé avec Forge en Ligue des Champions et contre certaines équipes de MLS en Championnat canadien. On a fait de très bons scores contre elles et on aurait même dû gagner. Ce n’est pas une ligue en dessous des autres, c’est juste que c’est le début. »

Woobens Pacius et David Choinière. Crédit image : Canadian Premier League

David Choinière : « C’est une ligue très très rapide. Beaucoup de jeunes joueurs veulent prouver leur valeur afin de faire le saut dans de plus grosses ligues. Ils veulent montrer qu’ils ont le niveau pour la MLS ou pour l’Europe. Cela fait en sorte que les matchs sont très divertissants. »

La saison débute ce samedi 15 avril avec Ottawa face à Halifax (13h) suivi de Forge contre Cavalry l’équipe de Calgary (16h). Si vous préférez la mentalité outsider le troisième club de l’Ontario, York FC fait ses débuts dimanche 16 avril avec la réception de Valour l’équipe de Winnipeg (14h). 

A noter, l’intégralité des rencontres est diffusée sur la chaîne One Soccer, avec un bonus pour Ottawa, seule équipe dont les rencontres sont disponibles avec des commentaires en français. Le bilinguisme jusqu’au bout!