L’éducation sexuelle attise le premier débat progressiste-conservateur

Le premier débat entre les candidats à la direction du Parti progressiste-conservateur (Parti PC) de l’Ontario. Crédit image: Capture d'écran

TORONTO –Le sujet de l’éducation sexuelle dans les salles de classe a donné droit à plusieurs échanges virulents lors du premier débat entre les candidats à la direction du Parti progressiste-conservateur (Parti PC) de l’Ontario, le jeudi 15 février. Ajoutée à la dernière minute, Tanya Granic Allen a décoché plusieurs flèches envers ses adversaires, elle qui souhaite éliminer cet aspect du curriculum scolaire ontarien.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

« Je ne suis pas contre l’éducation sexuelle, je suis contre le plan radical de Kathleen Wynne », a-t-elle lancé à l’animateur Steve Paikin sur le sujet.

Mme Granic Allen, présidente de l’association de droite Parents As First Educators, a avoué être troublée par l’enseignement de certains aspects de la sexualité en bas âge.

L’ancienne députée provinciale de 2006 à 2015, Christine Elliott croit qu’il est important d’avoir de l’éducation sexuelle dans les écoles ontariennes. Toutefois, elle a affirmé que plusieurs éléments manquaient dans ces cours, dont de l’éducation sur la cyberintimidation.

La candidate du Parti PC dans la circonscription de York-Simcoe, Caroline Mulroney, ne croit pas qu’il faut revisiter la question. Elle croit que les parents n’ont pas été consultés, mais assure que le programme d’éducation sexuelle peut être amélioré sans tout jeter par la fenêtre.

L’ancien conseiller municipal de la ville de Toronto, Doug Ford a martelé, pour sa part, que les parents n’ont pas été consultés et qu’il fallait empêcher que « l’idéologie libérale » soit enseignée aux élèves de la province.

 

La taxe sur le carbone, un sujet de consensus

Autre sujet abordé lors du débat, M. Ford n’a pas manqué d’aborder la question de la taxe sur le carbone, prévue dans le programme du Parti PC pour financer la plupart de ses engagements.

Pour compenser la perte de revenus , il a assuré être en mesure de trouver des économies à grande échelle dans plusieurs ministères, dont le ministère de l’Énergie.

« Je suis le seul à avoir l’expérience pour trouver des économies à grande échelle », a lancé M. Ford.

La fille de l’ancien premier ministre canadien, Caroline Mulroney, a elle aussi martelé que les Ontariens « n’avaient pas besoin d’une nouvelle taxe ». Selon elle, il y a une « culture du gaspillage » à Queen’s Park et des économies sont possibles pour compenser la perte de revenus.

Mme Elliott s’est positionnée sur la même ligne ajoutant vouloir « remettre de l’argent dans les poches des Ontariens ».

M. Ford et Mme Granic Allen ont même assuré être prêts à traîner le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, devant les tribunaux s’il tentait d’imposer une taxe sur le carbone.

L’ancien conseiller municipal de Toronto et candidat à la direction du Parti PC, Doug Ford. Crédit image : Jean-François Morissette

Le sort de Patrick Brown

Caroline Mulroney et Christine Elliott ont toutes deux affirmé que si Patrick Brown était en mesure de laver sa réputation avant l’élection il serait en mesure d’être candidat pour le Parti PC.

Alors que M. Ford a refusé de se prononcer sur la question, Mme Granic Allen n’a, quant à elle, pas mâché ses mots. Selon elle, M. Brown ne devrait plus faire partie du caucus du Parti PC puisque sous sa gouverne, elle estime que la formation politique était « corrompue ». Elle a rappelé que plusieurs nominations de candidats avaient été bloquées par lui et qu’il ne représentait pas les opinions des membres.

 

Tanya Granic Allen se fait entendre

Mme Granic Allen n’a également pas manqué de décocher plusieurs flèches à ses trois adversaires. Vue comme la candidate d’un seul enjeu, l’éducation sexuelle, elle a interrompu à de nombreuses reprises ses adversaires et a été la seule à condamner le leadership de M. Brown.

Tanya Granic Allen. Crédit image : Jean-François Morissette

Se présentant comme la voix des membres du parti, elle est toutefois restée vague sur les détails de son plan, indiquant que si elle devenait première ministre, elle allait scruter les livres de compte de l’État afin de trouver des économies.

Le prochain débat à la chefferie du Parti PC aura lieu le 28 février, à Ottawa.

 


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