Nipissing Ouest : une élection pour remettre les compteurs à zéro
NIPISSING OUEST – À cinq jours du résultat des élections, les esprits semblent apaisés du côté de Nipissing Ouest dont le conseil municipal a souvent fait les manchettes en raison de conflits interpersonnels qui ont paralysé les activités municipales ces deux dernières années. Avec le retrait de la majorité des anciens conseillers, la page pourrait définitivement se tourner dans cette ville du Nord.
Sur les neuf membres issus de l’actuel conseil municipal, seuls quatre ont choisi de se représenter aux élections municipales dans la ville de 14 000 habitants.
Il s’agit des candidats Normand Roberge, quartier 7, Roland Larabie, quartier 6, Christopher Fisher, quartier 5 et Dan Roveda, quartier 4, qui, pour sa part, a choisi de se présenter cette fois pour le poste de maire.
Ces derniers votaient majoritairement en opposition au « clan » de la mairesse, dont aucun membre n’a choisi de se représenter.
La mairesse sortante Joanne Savage a décidé de ne pas se représenter, laissant la voie libre à deux autres candidatures : celles de Kathleen Thorne Rochon et Dave Lewington.
Alors que le mystère demeure encore quant à l’issue du scrutin, un conseiller a quant à lui déjà été acclamé. Jérôme Courchesne est l’heureux élu au poste de conseiller du quartier 8, à seulement 29 ans.
« J’espère amener un certain renouveau et une vision jeune dans tout ce portrait- là », déclare celui qui occupe un emploi au sein d’une coopérative financière.
« Ça va paraître redondant, mais quand on fait les manchettes provinciales et puis nationales pas pour les bonnes raisons ça fait résonner quelques cordes de chez nous. Le défi va être de travailler ensemble et faire avancer les choses », dit-il afin de justifier ses priorités pour son mandat des quatre prochaines années.
De son côté, Roland Larabie explique que, selon lui, l’avenir devrait être plus doux dans le Nipissing.
« Si le conseil veut travailler ensemble, c’est sûr que ça va bien aller », lance-t-il avant d’ajouter qu’il espère que certains dossiers qu’ils défendaient pour son quartier pourront avancer avec le prochain conseil s’il venait à être réélu.
Il considère que le vote systématique de la mairesse lors de chaque conseil est à l’origine du blocage qui a paralysé les activités du conseil.
La situation s’était aggravée lorsque l’un des conseillers avait quitté le conseil en 2020, menant à un éternel vote à égalité. La province avait donc dû intervenir en forçant l’élection d’un nouveau conseiller en juin dernier, qui a fini par s’effectuer par tirage au sort.
Éviter de reproduire le passé
Pour sa part, le candidat Dan Roveda dit promettre de ne jamais voter lors des résolutions s’il était élu maire, sauf en cas d’égalité.
Après avoir été longtemps le porte-voix de l’opposition à la mairesse Savage, ce dernier admet ne pas avoir voulu faire de campagne négative ni parler du passé qu’il souhaite définitivement oublier.
Il dit également s’engager à avoir des heures de bureau afin d’être disponible en tout temps pour les citoyens. « Je suis très confiant avec les gens qui se présentent, il y a du sang nouveau, la dynamique va changer », se rassure-t-il.
Étant le seul candidat francophone à la mairie de Nipissing Ouest, celui-ci indique que la francophonie sera au cœur de ses préoccupations en cas d’élection.
« Je suis fier d’être francophone et j’ai l’intention de pousser fort parce qu’on a vraiment besoin de défendre nos droits », dit-il avant d’ajouter : « Un anglophone ne revendiquera pas les intérêts des francophones parce que ça ne sera pas sa priorité. »
La ville de Nipissing Ouest compte 56,8 % de résidents de langue française selon les dernières données du recensement de 2021 dévoilées par Statistique Canada en août dernier.
Celui qui siège au sein du conseil d’administration des services sociaux du district de Nipissing affirme également vouloir remettre Nipissing Ouest sur la carte, et siéger sur des comités provinciaux afin de permettre de redorer l’image de la ville qui a souffert des conflits de ces dernières années.