« On peut vivre et travailler en français en Ontario », a plaidé la ministre Mulroney à Paris

[SOMMET DE LA FRANCOPHONIE 2024]
PARIS – Devant les chefs d’État et de gouvernement au 19e Sommet de la Francophonie, la ministre des Affaires francophones, Caroline Mulroney, a défendu la place du français et la pole position économique de l’Ontario au Canada.
Vous avez pris la parole lors de la Conférence ministérielle de la Francophonie. Quel message avez-vous fait passer?
J’y ai fait la promotion de l’Ontario français comme juridiction francophone importante en Amérique du Nord. La majorité des gens ici, quand ils pensent à la francophonie au Canada, pensent au Québec. Alors, j’ai mis en avant le fait que nous avons 700 000 Franco-Ontariens et 1,5 million de personnes qui peuvent parler en français. Nous sommes le moteur économique du Canada. Les gens peuvent venir, travailler et vivre en français en Ontario. Je crois que le message a été très bien reçu.
Quelle différence notable avez-vous perçue entre votre premier sommet à Djerba et celui de Paris?
À Djerba, j’ai eu la chance de conclure la première entente internationale de l’Ontario avec la région francophone de la Belgique, la Wallonie-Bruxelles. Aujourd’hui, j’ai rencontré sa nouvelle ministre-présidente (Elisabeth Degryse) pour évoquer les détails de cette entente et développer de nouvelles pistes de collaboration. On est aussi ravi d’avoir la Nouvelle-Écosse comme nouveau membre de l’OIF. Je viens juste de parler au ministre LeBlanc. Nous allons développer une piste d’entente entre l’Ontario et sa province.
Comment s’articule la voix diplomatique entre le Canada et les autres délégations canadiennes (Ontario, Québec, Nouveau-Brunswick) dans ce type de sommet? Quand Justin Trudeau donne la position du Canada, cela signifie-t-il que l’Ontario est toujours sur la même ligne?
L’Ontario est ici pour faire la promotion de la francophonie, tisser des liens avec les autres pays et organisations. On a beaucoup de chance de faire cela. Le Canada est ici aussi pour faire de la diplomatie. C’est très intéressant d’être à la table pour voir ce que présente le Canada. Mais l’Ontario se concentre vraiment sur comment créer des opportunités pour les francophones de la province.
À ce propos, comment avez-vous perçu cette francophonie des affaires dans les événements autour du Sommet : au Village de la francophonie et au salon FrancoTech?
À Djerba, nous n’avions pas de pavillon. Cette année, on a un grand pavillon qui a connu beaucoup de succès, en partie grâce à une application qui a attiré beaucoup de gens les sensibilisant à l’Ontario, et qui est issue d’une collaboration du ministère du Développement économique et d’autres ministères pour créer ce logiciel. À la Station F où se tenait le salon Francotech, le pavillon a également attiré beaucoup de gens intéressés à faire des affaires avec l’Ontario français. Ils ont développé beaucoup de relations d’affaires.
À l’issue de ce sommet, envisagez-vous d’autres ententes de coopération comme celle de la Wallonie-Bruxelles?
En plus de Wallonie, je me suis entretenue avec les représentants de la Louisiane, du Maroc, de la Slovaquie et d’autres régions (…) J’espère que ces conversations vont mener à d’autres collaborations avec l’Ontario.