Élections 2025

Les Verts veulent à nouveau moderniser la Loi sur les langues officielles

Les co-chefs du Parti vert du Canada, Elizabeth May (à droite) et Jonathan Pedneault. Crédit image: LA PRESSE CANADIENNE/Christinne Muschi

MONTRÉAL — Même si la Loi sur les langues officielles a été modernisée en 2023, le Parti vert promet dans sa plateforme électorale de la réformer à nouveau dans le but d’assurer sa mise en œuvre à l’intérieur d’une année.

La formation écologiste a dévoilé sa plateforme jeudi, journée du seul débat anglophone des chefs dans cette campagne, elle qui a été exclue par la Commission des débats des chefs mercredi. La plateforme n’est pas chiffrée et l’on ignore quels serait les coûts associés au programme électoral de la formation environnementale. Elle comporte près de 150 pages d’engagements électoraux, du coût de la vie à la crise du logement et du climat jusqu’à la défense du patrimoine canadien. 

Si elle ne comporte pas de coûts associés, les Verts ont tout de même demandé au Directeur parlementaire du budget d’analyser certaines de leurs mesures économiques. L’augmentation du salaire minimum fédéral aurait un coût de 56 $ millions, ou encore un gain de 14 milliards de dollars en éliminant une déduction d’impôt pour les entreprises du secteur pétrolier.

Au niveau climatique, les Verts veulent mettre fin à la production de combustibles fossiles d’ici 2045 et interrompre la construction de nouvelles infrastructures de combustibles fossiles. Ils appliqueraient un plafond d’émission, par secteur économique, qui serait juridiquement contraignant, conformément à l’Accord de Paris. Cela viserait à réduire de 60 % les émissions d’ici 2030 et 0 % d’ici 2050.

« Si cela veut dire qu’on doit faire passer des lois qui sont contraignantes et ensuite poursuivre les entreprises qui ne respectent pas ces règles-là, on va le faire » a présenté le co-chef des Verts Jonathan Pedneault. 

Le cochef du Parti vert, Jonathan Pedneault, tient une conférence de presse à Montréal, le mercredi 16 avril 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Christopher Katsarov

Le Parti vert supprimerait aussi les subventions et les déductions fiscales pour les projets de pétrole, de gaz et de charbon. Ils proposent aussi de ramener la tarification sur le carbone, éliminée par Mark Carney. Sous un gouvernement vert, la vente des véhicules neufs à essence serait interdite dès 2030.

Prise deux pour la Loi sur les langues officielles

Dans sa section portant sur les langues officielles, la formation, qui a réussi à élire deux députés lors du dernier Parlement, propose de moderniser à nouveau la Loi sur les langues officielles. Celle-ci a été modernisée en 2023 par le gouvernement Trudeau et une disposition dans la loi exige sa révision à chaque 10 ans. 

Les Verts s’engagent à la modifier à nouveau dans le but « d’assurer des services linguistiques partout au Canada ». Une fois celle-ci réformée, la formation écologiste veut « accorder la priorité » à la mise en œuvre de cette nouvelle Loi sur les langues officielles en une année.

À l’image des libéraux, ils veulent bonifier le financement de CBC/Radio-Canada pour l’amener au même niveau que d’autres diffuseurs publics de pays du G7.

Parmi les autres promesses en langues officielles :

  • « Garantir un financement fédéral stable aux établissements postsecondaires de langues minoritaires, pour appuyer la préservation culturelle et la diversité linguistique au Canada »;
  • « Augmenter considérablement le financement fédéral des programmes d’immersion en français et de l’enseignement des langues secondes, pour élargir les possibilités de bilinguisme chez les élèves »;
  • « Garantir la prestation de services fédéraux bilingues dans tous les provinces et territoires, appuyer activement l’immigration francophone et assurer l’égalité linguistique au pays »;
  • Élargir l’accès à la formation pour tous les travailleurs s’assurant que les programmes d’emploi couvrent notamment l’apprentissage de l’anglais ou du français.

« J’ai écouté la game d’hockey, c’était un ben meilleur show »

Au lendemain de son exclusion du débat par la Commission du débat des chefs, le co-chef des Verts a indiqué que sa formation politique « continue à explorer les autres options », après avoir mentionné la veille l’avenue des tribunaux, même si leur présence au débat en anglais jeudi est morte.

Jonathan Pedneault a de nouveau déploré jeudi une attaque contre la démocratie canadienne. Le fait que des journalistes d’extrême droite comme le média Rebel News ont pu poser plusieurs questions auprès des chefs après le débat a aussi agacé le co-chef du Parti vert.

« Mais apparemment, aux yeux de la Commission, ça aurait été les verts qui auraient été le problème. Il faut se réveiller, il y a clairement un problème avec la Commission. Je crois que la Commission devrait démissionner », a-t-il exigé.

Les chefs ont débattu pour la seule fois de la campagne en français mercredi soir à Montréal. Crédit image : LA PRESSE CANADIENNE/Christopher Katsarov

Et sur le débat en tant que tel, qu’en a-t-il pensé?

« J’ai écouté la game de hockey, c’était un ben meilleur show », a lancé avec un sourire le porte-parole des Verts au sujet de la rencontre des Canadiens de Montréal mercredi soir, qui se déroulait au même moment que le duel politique.

Les chefs débattront ce soir en anglais à parti de 19 h. L’élection est prévue pour le 28 avril.