Pas de retour en classe après la semaine de relâche

Le premier ministre, Doug Ford. Source: Twitter Doug Ford

TORONTO – En accord avec le médecin hygiéniste en chef, le premier ministre, Doug Ford, a annoncé ce lundi la fermeture des écoles tout de suite après la semaine de congé d’avril. Les élèves des écoles élémentaires et secondaires poursuivront leur apprentissage à distance, le temps que la situation épidémique s’atténue.

« Ramener nos enfants en classe après une semaine dans la communauté est un risque que je ne veux pas prendre », a déclaré le premier ministre en conférence de presse.

« La situation se détériore rapidement », a-t-il évalué. « Comme je l’ai toujours dit, nous ferons tout en notre pouvoir pour assurer la sécurité de la population. En gardant les enfants à la maison plus longtemps après le congé d’avril, nous limiterons la transmission communautaire, nous réduirons la pression sur nos hôpitaux et nous aurons plus de temps pour déployer notre plan de vaccination contre la COVID-19. »

Le ministre de l’Éducation Stephen Lecce, qui défendait jusqu’ici le maintien des écoles ouvertes car elles étaient « sécuritaires » avec une transmission « faible », a justifié le revirement gouvernemental par « la menace que font planer le nombre croissant de cas de COVID-19, l’augmentation des hospitalisations et les pressions qui en résultent sur notre système de santé qui nous placeront dans une situation impossible si nous n’agissons pas immédiatement ».

La mesure concerne l’ensemble des écoles élémentaires et secondaires de la province. Archives ONFR+

Les services de garderie pour les enfants qui ne sont pas en âge d’aller à l’école demeureront ouverts, tandis que les programmes avant et après l’école seront suspendus. Des services de garde d’urgence pour les enfants d’âge scolaire des travailleurs de la santé et des travailleurs en première ligne seront offerts.  

Les conseils scolaires toutefois seront tenus de prendre des dispositions pour assurer un soutien continu en présentiel aux élèves ayant des besoins particuliers en éducation qui ne peuvent pas être satisfaits au moyen de l’apprentissage à distance.

Doug Ford a, par ailleurs, demandé au gouvernement fédéral de prendre des mesures plus strictes aux frontières.

Les libéraux réclament le départ du ministre Lecce

« Je ne pense pas qu’on ait reçu des explications valables », a vivement critiqué la chef de l’opposition officielle, Andrea Horwath. « Le gouvernement a fait un virage à 180 degrés à propos de l’éducation et de la sécurité dans les écoles. Le premier ministre et le ministre de l’Éducation doivent des explications aux Ontariens et dire pourquoi ils n’ont pas suivi les recommandations des experts en février dernier au lieu de se borner a laisser les écoles ouvertes. »

Le chef du Parti libéral de l’Ontario, Steven Del Duca, a quant à lui appelé au limogeage du ministre de l’Éducation, l’accusant d’avoir changé d’avis en 24 heures et de mettre les enfants en danger.

Steven Del Duca, chef du Parti libéral de l’Ontario. Archives ONFR+

« Hier encore, le ministre Lecce a écrit aux parents pour leur dire que toutes les écoles financées par l’État resteraient ouvertes après les vacances d’avril », a-t-il rappelé par voie de communiqué. « Un jour plus tard, Doug Ford les ferme pendant des semaines. Les combats entre Doug Ford et son ministre de l’Éducation mettent nos enfants et nos travailleurs de l’éducation en danger, et Lecce devrait être congédié pour cela. »

En prévision de la troisième vague, plusieurs régions sanitaires avaient anticipé l’aggravation de la situation et fermé les écoles de leur territoire bien avant l’annonce gouvernementale. C’est le cas de Sudbury depuis le 15 mars dernier, de Peel depuis le 6 avril, de Toronto et Wellington-Dufferin-Guelph depuis le 7 avril.

Le nombre de cas quotidiens de COVID-19 a surpassé la barre des 4 400 ce lundi, alors que plus de 1 600 Ontariens sont pris en charge dans des unités de soins intensifs, contraignant les hôpitaux les plus surchargés à transférer leurs patients vers les établissements où il reste de la place. Un pic avait été atteint dimanche avec 4 456 cas quotidiens.