Le coquelicot est le symbole national du Souvenir. Photo : Canva

OTTAWA – Le 11 Novembre résonne dans le cœur des Cadets de l’unique escadron francophone de la capitale fédérale. Cette journée, qui coïncide avec la fin de la Première Guerre mondiale, souligne plus largement l’ensemble des sacrifices des Canadiens morts au combat. Un passé dont ces jeunes s’emparent au présent et s’attachent à transmettre les valeurs.

Ils étaient mobilisés ces derniers jours dans la campagne de distribution des coquelicots et participent ce lundi aux cérémonies de commémoration… Les Cadets ne manquent pas une occasion de rendre hommage aux soldats canadiens qui ont défendu la nation. C’est le cas de Zoé, Gabriel et Panwat, tous issus de l’Escadron 925 Edmond-Lanthier, une unité francophone créée à Ottawa au printemps dernier.

« C’est une journée pour se souvenir de tous les gens qui ont servi et nous permettent de prendre avantage de la liberté et la paix que nous avons », affirme Zoé Charbonneau, 17 ans, sergent de section.

« Ils nous ont montré qu’il faut se battre pour ce qu’on veut avoir, que ce soit la paix, les opportunités ou autre, et pas juste accepter la défaite, car on a du monde à protéger. Il faut se battre pour notre but. »

Sergent de section Zoé Charbonneau (17 ans). Unité régionale de soutien aux cadets (Est)

Une vision à laquelle adhère pleinement Gabriel Guénette, issu d’une famille militaire et dont le père, pilote, a servi en Afghanistan. « Ce sont des gens qui se sont battus pour nos droits, nos libertés et un meilleur monde. Il faut s’en rappeler car, sans eux, on n’aurait pas tout ça aujourd’hui. Leurs actes ont influencé tout ce qu’on fait aujourd’hui dans nos vies », estime, du haut de ses 14 ans, ce caporal de section.

Mais, dans la vie civile, tous les jeunes ne sont pas aussi réceptifs à cette journée de commémoration, constatent-ils. C’est pourquoi Panwat Morgan, 18 ans, adjudant 2e classe, utilise les réseaux sociaux pour sensibiliser la communauté à l’histoire qui entoure les guerres et l’engagement militaire.

« Les réseaux sociaux ont un grand impact sur les jeunes. Alors, je m’en sers pour promouvoir, informer, transmettre, atteindre le plus de monde sur des aspects militaires, la symbolique du coquelicot et les activités qu’ils connaissent moins », rapporte celle dont le grand-père soldat a parcouru le monde : Égypte, Allemagne… « Il serait très fier de moi », confie-t-elle.

Adjudant 2e classe Panwat Morgan (18 ans). Unité régionale de soutien aux cadets (Est)

Elle encourage avec force la nouvelle génération à s’intéresser à l’histoire du Canada. « Tout le monde devrait avoir cette culture générale, car la raison pour laquelle on est là aujourd’hui découle des événements passés. »

« Certains ne pensent que ce ne sont que des mots, d’autre sont incertains, beaucoup comprennent », observe Gabriel Guénette autour de lui. Le jeune homme s’imagine plus tard pilote ou ingénieur.

« Tant qu’on aura des programmes de cadets, le devoir de mémoire perdurera », croit Zoé Charbonneau, même s’il reste de moins en moins de vétérans de conflits majeurs capables de raconter leur vécu. L’Ontario ne comptait en effet plus que 11 000 vétérans ayant servi en tant de guerre, incluant la Seconde Guerre mondiale et la Guerre de Corée, selon le rencensement de 2021 (25 500 au pays), laissant deviner une part ténue de soldats et témoins directs pouvant s’exprimer en langue française dans la province.

Caporal de section Gabriel Guénette (14 ans). Photo : Unité régionale de soutien aux cadets (Est)

Les occasions de dialoguer avec des vétérans ou d’écouter leurs récits demeurent des moments souvent précieux et inspirants pour eux. « Ça vous marque de voir du monde qui a bâti notre pays, atteste Zoé. Entendre des histoires de guerre touche beaucoup. On ressent la fierté d’être Canadien. »

Cette proximité avec les vétérans, ainsi que l’acquisition de connaissances et compétences qui renforcent la confiance, sont d’ailleurs les objectifs principaux du programme des Cadets.

« Ce sont essentiellement des activités axées sur le leadership et la citoyenneté à travers lesquelles on explique aux jeunes de 12 à 18 ans le contexte des guerres mondiales, des conflits et des missions de paix, indique le major Sylvain Beaudry, qui commande l’Escadron 925 Edmond-Lanthier. On les sensibilise également à donner du temps pour les vétérans et les activités du coquelicot. »

C’est pourquoi ils seront nombreux, en ce 11 Novembre, à s’impliquer dans les cérémonies et défilés en Ontario et au-delà, pour rendre hommage aux héros canadiens.