À gauche, la ministre de l’Infrastructure du Parti progressiste-conservateur de l'Ontario, Kinga Surma et à droite, la mairesse de Casselman, Geneviève Lajoie. Photo : Stéphane Bédard. Photo de Kinga Surma: Capture d'écran/ Youtube/ Gouvernement de l'Ontario

CASSELMAN – Durant les conférences de l’Association des municipalités de l’Ontario (AMO), le 20 août dernier, la mairesse de Casselman a rencontré la ministre de l’Infrastructure, Kinga Surma. Le but : demander du financement pour relier le système d’eau municipal de Casselman à la Cité de Clarence-Rockland, qui puise son eau dans la rivière des Outaouais et ainsi bénéficier d’une eau de qualité et d’un débit pouvant appuyer la croissance résidentielle du village.  

La ministre Surma a souligné lors de la conférence de l’AMO que les infrastructures en Ontario doivent être modernisées pour accompagner la croissance de la population et maintenir un niveau de vie adéquat, « ce qui nécessite une approche audacieuse. »

Suite à cette déclaration, une rencontre décisive a eu lieu entre la ministre de l’Infrastructure et la mairesse de Casselman, Geneviève Lajoie. Cette réunion, considérée comme cruciale par Mme Lajoie, a porté sur les efforts déployés pour obtenir le soutien du gouvernement pour un projet d’infrastructure hydraulique essentiel pour la municipalité de l’Est, soit la connexion d’un pipeline entre Casselman et Clarence-Rockland.

La mairesse s’est montrée optimiste, notant que la ministre de l’Infrastructure était « très réceptive aux préoccupations ». Mme Surma aurait aussi suggéré d’explorer des options de financement supplémentaires par l’entremise du ministère de la Santé, notamment en ce qui concerne l’état de l’eau dans le village.

Geneviève Lajoie, la mairesse de Casselman, a rencontré la ministre de l’Infrastructure de l’Ontario dans le cadre des conférences de l’AMO pour lui demander des fonds pour rénover et développer le système d’eau municipale du village. Photo : Archives ONFR/Stéphane Bédard

La municipalité de Casselman fait face depuis plusieurs années à des problèmes de qualité de l’eau, celle-ci étant puisée dans la rivière de La Nation Sud, particulièrement vulnérable aux variations climatiques. Par ailleurs, la croissance démographique du village entraîne un débit d’eau insuffisant pour répondre aux besoins de sa population.

« Nous allons nous rencontrer une deuxième fois pour faire un suivi », affirme Mme Lajoie, signalant un potentiel progrès dans les négociations avec la ministre.

La nouvelle conduite d’eau pour La Nation, une bonne nouvelle pour Casselman?

Ce même weekend, le gouvernement provincial a annoncé un financement de plus 18 millions de dollars dans le système d’aqueduc entre Clarence-Rockland et La Nation.

Pour la mairesse de Casselman, ce développement pourrait être une pièce maîtresse dans le développement de son projet. « Ce jumelage des conduites entre Clarence-Rockland et La Nation est crucial, car il devrait permettre d’économiser environ 15 millions de dollars », pense l’édile.

Le maire de Clarence-Rockland, le maire de La Nation et le député provincial Stéphane Sarrazin ont célébré cette annonce. Photo : municipalité de La Nation/ Facebook

« Même si pour Casselman, il faudra une conduite séparée pour garantir que si une municipalité rencontre des problèmes, l’autre ne soit pas affectée. »

Interrogé sur la probabilité d’obtenir le financement préalablement évalué (75 millions de dollars), Mme Lajoie est restée prudente. Bien que la réceptivité de la ministre soit un signe positif, Geneviève Lajoie n’était pas certaine de la manière dont cela se traduira ou s’il y aura un soutien financier réel.

« C’est la première fois que je fais ça, malgré la grande réceptivité de la ministre et l’assurance qu’elle prend au sérieux notre problème, nous allons devoir attendre pour en savoir plus », a-t-elle déclaré.

La mairesse espère toujours que les habitants du village plaident en faveur du projet de connexion en contactant leurs députés provinciaux, soulignant l’importance de l’implication communautaire pour s’assurer que leurs voix soient entendues dans les discussions en cours.

La ministre Kinga Surma devrait revoir Mme Lajoie pour discuter en profondeur des besoins de la municipalité. Photo : Archives ONFR

Du côté de La Nation, une validation du projet plutôt rapide

L’obtention d’un financement de 18,8 millions de dollars du gouvernement provincial pour améliorer le réseau d’approvisionnement en eau de La Nation répond ainsi aux besoins croissants de la région, en particulier du village de Limoges, a expliqué Francis Brière, le maire de La Nation, en entrevue avec ONFR.

« C’est une excellente nouvelle pour nous. Cela fait environ cinq ou six mois que nous travaillons sur ce projet avec notre député provincial, M. Sarrazin, et la ministre de l’Infrastructure », a-t-il déclaré.

La municipalité a déjà investi 11 millions de dollars dans une première phase du projet, reliant Clarence-Rockland à La Nation. Cette nouvelle phase permettra d’augmenter le volume d’eau disponible, une nécessité pour faire face à la croissance rapide de Limoges et des environs. « Avec l’augmentation prévue de l’usine de traitement à Rockland et la pose de nouvelles conduites, nous serons en mesure de répondre à la demande en eau pour les années à venir », a ajouté le maire.

Le maire de La Nation, Francis Brière. Photo : Stéphane Bédard

Questionné sur sa voisine Mme Lajoie, qui attend un soutien similaire de la province, l’édile s’est dit « prêts à être de bons voisins et à envisager des collaborations futures », rappelant que pour l’instant, « les fonds nécessaires pour connecter Casselman ne sont pas disponibles ».

Les travaux de construction entre Clarence-Rockland et La Nation devraient débuter à l’été prochain, et les premiers effets de ce projet devraient être visibles d’ici à deux ans. À terme, cette amélioration de l’infrastructure pourrait permettre la construction de 4 500 à 5 000 nouveaux logements dans la municipalité.

Francis Brière a conclu en soulignant l’importance de la croissance pour maintenir des coûts stables pour les résidents actuels. « Si nous n’avons pas de croissance, les coûts augmentent, et cela nous force à soit augmenter les taxes, soit réduire les services. Avec ce projet, nous pourrons continuer à croître tout en maintenant les coûts bas pour nos résidents. »