Retour des grands festivals sur fond de sixième vague de COVID-19
La saison des festivals se profile et, après deux ans d’annulations et de restrictions, un retour à la normale est désormais dans les plans des organisateurs des principaux événements culturels. Paradoxalement, la province est confrontée à une sixième vague épidémique, exacerbée par la levée de plusieurs mesures sanitaires.
« On a vraiment hâte d’être face à face et de célébrer comme il se doit! », lance la directrice de la Meute culturelle de Lafontaine, Joëlle Roy, en entrevue avec ONFR+.
Organisé par la meute, le Festival du loup se tient la troisième fin de semaine du mois de juillet depuis 2002 au Parc Lafontaine de Tiny, une municipalité du Nord. L’événement a été annulé en 2020 et tenu en virtuel avec un petit rassemblement en 2021.
« C’est une fête francophone, familiale, communautaire avec de la musique, des jeux et une parade de tracteurs. On chante, on danse et on mange bien », décrit Joëlle Roy.
Pour cette édition, le Festival du loup accueillera le groupe de l’Outaouais Le diable à cinq ainsi que le groupe Pourquoi pas de l’Est ontarien. Les spectacles seront également retransmis en ligne alors que l’édition en contexte pandémique a convaincu l’organisation des bienfaits de la formule hybride.
Les francophones de Toronto se préparent aussi à célébrer en grand. « On a prévu une série d’activités qui vont de la foire communautaire jusqu’au défilé de fierté en plus d’une programmation en français sur l’une des scènes de Pride Toronto », raconte Arnaud Baudry, directeur général de FrancoQueer. Événement incontournable pour les communautés LGBTQ+, le défilé de la fierté avait été annulé lors des deux dernières années.
Ottawa sera aussi en fête cette année avec le RBC Bluesfest qui se tiendra du 7 au 17 juillet.
« En 2022, on reprend en grand! », lance la porte-parole de l’événement, Annie Boucher, à ONFR+. Alors que le RBC Bluesfest a dû limiter sa programmation l’an dernier aux artistes canadiens, il pourra se permettre la présence du groupe rock Rage against the machine ou encore du chanteur country Luke Bryan. De grands noms de la musique canadienne sont également sur la carte dont Sarah McLachlan, Alanis Morissette et le groupe Alexisonfire.
Le masque suggéré
L’excitation est palpable à l’idée de reprendre les festivités comme avant. Alors que le masque n’est plus obligatoire depuis mars, le médecin-hygiéniste en chef de l’Ontario recommande néanmoins « fortement » aux Ontariens de continuer à le porter. Des organisateurs semblent y voir le symbole d’un mauvais souvenir.
« À ce point-ci, il n’y a pas de lueur de restriction. On se prépare comme si tout était normal », dit Joëlle Roy en espérant que la situation se poursuive. « On sait qu’on n’est pas sorti du bois. Une sixième vague se promène. Le masque sera suggéré, mais pas obligé. »
Même son de cloche chez FrancoQueer : l’organisation ne compte pas obliger les participants à venir masqué à son cortège du défilé de la fierté. « Nous allons suivre les lignes directrices de la Ville de Toronto pour les événements extérieurs. A priori, on ne va pas demander aux gens de mettre des masques », explique Arnaud Baudry.
La reprise des grands événements extérieurs sans restriction a été un signal fort envoyé par le gouvernement ontarien pour montrer sa volonté de passer à une autre étape de la lutte à la pandémie, soit d’apprendre à vivre avec le virus.
Imprévisible comme l’est la COVID-19, il n’est cependant pas impossible que des restrictions refassent surface si la situation sanitaire l’exigeait. Le médecin-hygiéniste de l’Ontario a estimé en conférence de presse que la vague actuelle pourrait se poursuivre jusqu’au milieu, voire à la fin du mois de mai.
« Pour le moment en Ontario le masque n’est pas requis et il n’y a pas de passeport vaccinal », rappelle Annie Boucher du RBC Bluesfest. « On va voir et on va suivre les mesures et protocoles à ce moment et ce sera communiqué à tous ceux qui ont des billets. »