Une 50e Nuit sur l’étang et autres grands rendez-vous francophones

Babetida Sadjo dans Mon père le diable, Marcel Vaillancourt et Pierre-Paul Mongeon à la conférence de presse de la Nuit sur l'étang, la Compagnie créole en concert. Crédits images: gracieuseté Festival du film Black d'Ottawa / Inès Rebei / Jean-Charles Labarre

[LE FIL CULTUREL DE L’ONTARIO FRANÇAIS]

C’est la semaine des grands rendez-vous. On souligne un anniversaire important pour un festival culte du Nord de l’Ontario. On poursuit les célébrations des Rendez-vous de la francophonie. On met en lumière le travail des cinéastes de la diversité. Et on écrit l’histoire des femmes, de la féministe avant son temps jusqu’aux artistes d’aujourd’hui.

Musique

Une Nuit, un panel et deux soirées à Sudbury

En 1973, l’événement Une nuit sur l’étang était organisé pour susciter un sentiment d’appartenance chez les Franco-Ontariens. Un demi-siècle plus tard, le festival de concerts La nuit sur l’étang célèbre sa longévité avec les artistes d’aujourd’hui et de nombreux talents qu’il a contribué à faire connaître. C’est sous le thème « De nos racines collectives aux quatre vents de l’avenir possible » que se dérouleront les différentes activités, dont deux soirées de concerts, vendredi et samedi.

Parmi les artistes présents : Jean-Marc Dalpé (qui sera l’invité de la Rencontre ONFR+ de ce samedi), Robert Marinier, Deux Saisons, Cormoran, Michel Payment, Marcel Aymar, Breen Leboeuf, Stef Paquette, Dayv Poulin, Mags Gibson, Kaiday, Chloé LaDuchesse, Maegan Bigras et Mehdi Cayenne.

ONFR+ profite du cinquantième anniversaire de La Nuit sur l’étang pour discuter de l’état des arts à Sudbury dans une activité au Collège Boréal ce samedi à 16 h. La journaliste culturelle Rachel Crustin animera la discussion avec les panélistes Robert Paquette, Philippe Mathieu, France Huot, Hélène Dallaire et Réjean Grenier. Le panel sera précédé de la projection du documentaire Les Draveurs, incubateur théâtral d’artistes francophones de la réalisatrice Joanne Belluco et suivi d’une activité de réseautage.

Affiche annonçant les panélistes de l'activité de TFO à la Nuit sur l'étang. Avec une photo de chaque panéliste: Robert Paquette, Philippe Mathieu, France Huot, Hélène Dallaire et Réjean Grenier
ONFR+ organise une projection documentaire et une discussion autour des arts à Sudbury. Crédit image : TFO

24 et 25 mars, à la Place des Arts du Grand Sudbury et au Collège Boréal. Il reste quelques billets pour la soirée du samedi et l’activité de retrouvailles du vendredi, ainsi que pour le panel de discussion d’ONFR+.

Les Rendez-vous de la francophonie en musique

Le Mois de la francophonie se poursuit et différents artistes francophones célèbrent à l’échelle de la province. Ce vendredi, le Festival de la Curd présente une soirée country au Centre communautaire de St-Albert. La Franco-Ontarienne Gabrielle Goulet assure la première partie de la Montréalaise Brittany Kennell, qu’on a pu voir à l’émission The Voice aux États-Unis. Rappelons que le festival de la Curd se décline en plusieurs petits événements plutôt qu’en un grand rassemblement cette année, entre autres en raison de travaux à la fromagerie St-Albert.

Également vendredi, la formation LGS sera de passage à Sarnia pour la première fois en plus de 10 ans. Le spectacle aura lieu à l’auditorium de l’école secondaire Great Lakes à 19 h 30. Pendant ce temps, l’Acadien Simon Daniel et le Québécois Jérémie Essiambre, alias La Faune, seront de passage à la Quatrième salle du Centre national des arts (CNA) à Ottawa.

Le 28 mars, la légendaire Compagnie créole sera en vedette à l’événement Francophonie en fête dans le cadre de la Semaine de la francophonie de Toronto. L’événement aura lieu à l’Auditorium Toronto Ouest de l’école secondaire catholique Saint-Frère-André. Le lendemain, c’est le DJ français Wax Tailor qui fera vibrer la Ville Reine au Lee’s Palace.

Et à Chapleau, le quatuor à cordes Esca installera une ambiance grandiose à l’église Sacré-Cœur le 29 mars. Les quatre musiciennes présenteront leur spectacle Fragments.

Montage de trois images. Le quatuor Esca, LGS et la compagnie créole
De nombreux spectacles francophones auront lieu cette semaine en Ontario. De haut en bas : le Quatuor Esca, LGS et la Compagnie Créole. Crédits image : Emmanuel Crombez / Gracieuseté Michel Bénac / Jean-Charles Labarre

Un peu partout en Ontario. Les détails et liens pour les différents événements se trouvent dans le calendrier des Rendez-vous de la francophonie, sauf pour Wax Tailor, détails sur la page Facebook de l’événement.

Littérature

Une rencontre à l’ombre des chuchoteuses

Danielle Carrière-Paris, autrice de la biographie de la sculptrice Rose-Aimé Bélanger, sera à la librairie Au coin du livre d’Ottawa ce samedi à 13 h. Dans Rose-Aimé Bélanger, à l’ombre des chuchoteuses, on découvre l’histoire fascinante de cette Franco-Ontarienne qui s’est entièrement dévouée à élever sa famille nombreuse avant de pouvoir enfin se consacrer à son art. Sa carrière tardive en fut non moins fulgurante. Ses œuvres sont connues partout dans le monde et la sculpture Les chuchoteuses est la plus photographiée de Montréal.

Même si elle s’est conformée à son époque en donnant naissance à neuf enfants et en supportant son mari aux 1001 projets, Rose-Aimé Bélanger était en avance sur son temps pour bien des choses. Elle s’organisait des séjours sans enfants, elle engageait et encourageait les femmes dans les entreprises familiales et a même montré la porte au curé de la paroisse, qui venait lui ordonner de faire un autre enfant.

Rose-Aimé Bélanger, qui habite maintenant à Rockland, aura 100 ans le 4 juillet prochain.

Une pile de livres sur une table de chevet. Au-dessus de la pile, le livre "Rose-Aimé Bélanger, à l'ombre des chuchoteuses".
Rose-Aimé Bélanger, à l’ombre des chuchoteuses raconte le destin exceptionnel de la sculptrice franco-ontarienne, en plus d’être témoin de toute une époque où on bâtissait l’Ontario français. Crédit image : Rachel Crustin

Rencontre avec l’autrice Danielle Carrière-Paris. 25 mars à la librairie Au coin du livre. Entrée gratuite.

Début d’un grand projet épistolaire de femmes à femmes

Le centre d’arts médiatiques francophone de Toronto, le Labo, lance un « projet épistolaire, féministe et engagé » entre quatre artistes principales et toutes les femmes qui visiteront ses locaux dans la prochaine année. L’artiste de performance Julie Lassonde, la réalisatrice Sophie Dumesny, l’artiste multidisciplinaire Éveline Boudreau et l’autrice et artiste pluridisciplinaire Noémie Roy seront le point de départ du projet.

Les quatre Torontoises se questionneront dans leurs lettres sur les rapports de domination, le féminisme ou les théories du genre, pour ne nommer que ces thèmes. Le titre du projet est Six degrés, en référence à la théorie voulant que chaque personne se trouve à maximum six degrés de séparation d’une autre. Pendant un an, chaque visiteuse du Labo sera invitée à répondre à une lettre et à en envoyer une à la prochaine visiteuse inconnue. Le résultat de cet immense cadavre exquis sera dévoilé en mars 2024.

Les quatre artistes torontoises dont les lettres serviront de point de départ au projet Six degrés. De gauche à droite et du haut vers le bas : Julie Lassonde, Sophie Dumesny, Noémie Roy et Éveline Boudreau. Source : Le Labo

De mars 2023 à mars 2024. Détails sur le site du Labo.

Cinéma

Les cinéastes noirs à l’honneur dans la capitale

Le festival du Film Black d’Ottawa en est à sa troisième édition, mais c’est la première fois qu’on tient une programmation en personne, en plus des activités en ligne. Créé par la Québécoise d’origine haïtienne Fabienne Colas, l’événement laisse une grande place au français. Mon père le diable, le suspense français d’Ellie Foumbi, sera présenté comme film de clôture le 26 mars en version originale avec sous-titres anglais. Le même jour, le festival organise un panel de discussion 100% en français sous le thème « <Les artistes noirs francophones en mouvement à Ottawa ». L’animatrice Sarah Onyango recevra la documentariste Ama Ouattara, et l’artiste multidisciplinaire Aurélie Kadjo. L’événement sera diffusé en direct sur Facebook.

Le festival est organisé par la fondation Fabienne Colas, qui chapeaute 12 festivals à travers le pays, dont les festivals du film Black de Montréal, Toronto, Halifax, Calgary et Vancouver.

Dans Mon père le diable, une ancienne enfant soldat est confrontée à son passé lorsque le père Patrick devient bénévole à la maison de retraite où elle travaille. La vengeance en vaut-elle la peine? Gracieuseté Festival du film Black d’Ottawa

Du 24 au 26 mars, à Bibliothèque et Archives Canada, à la Nouvelle Scène Gilles Desjardins et en ligne. Détails sur le site du Festival du Film Black d’Ottawa.