Carol Jolin est le nouveau président de la Société franco-ontarienne de l'autisme. Archives ONFR

Carol Jolin est le nouveau président de la Société franco-ontarienne de l’autisme (SFOA). Il était auparavant six ans à la présidence de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), où il a dû gérer de nombreux dossiers chauds, avant de prendre sa retraite en 2022.

La Société franco-ontarienne de l’autisme avait annoncé sa fermeture en septembre 2023. Une semaine plus tard, le 14 septembre, les parents, et un nouveau conseil d’administration, se sont mobilisés pour tenter de sauver l’organisme d’aide aux familles et aux enfants atteints d’autisme.

« Vous avez quitté votre retraite. Comment se fait-il que l’on vous retrouve à la présidence de la SFOA?

J’ai été approché par un consultant, et je savais déjà que la SFOA avait eu des difficultés et même fermé ses portes. Le nouveau conseil d’administration est très motivé à relancer les activités de l’organisme et à repartir sur de bonnes bases comme un vrai organisme sans but lucratif (OSBL). C’est évident que sur le plan politique, je peux leur donner un coup de main, donc me voilà.

Et puis, je suis aussi sensible à l’autisme, puisque j’ai eu l’occasion de donner un coup de main au niveau des droits d’accommodation pour l’enfant autiste – aujourd’hui adulte – de mes voisins.

Quelles sont les prochaines étapes pour sauver la SFOA?

Le redressement financier est une priorité, mais on a déjà de bonnes bases puisque les activités de la SFOA s’autofinancent. Maintenant, pour être capable d’en faire davantage pour les jeunes et adultes sur le spectre de l’autisme, il va falloir être capable d’engager une direction générale à temps partiel pour s’occuper de la gestion et de la coordination des activités.

On commence aussi avec une campagne pendant le mois de l’autisme avec le 2 avril qui est la Journée internationale de l’autisme. La campagne : 2 $ pour l’autisme, c’est une étape pour se remettre sur les rails.

À long terme, on espère pouvoir amener quelque chose pour les adultes également, parce que, une fois qu’ils ont quitté l’école et qu’ils ont 21 ans, c’est le tiers monde pour les adultes autistes.

La SFOA est le seul organisme franco-ontarien à Ottawa pour les enfants autistes. Les programmes comme Sam-dit-Turbo, Samedi-Fou ou le camp d’été vont-ils revenir en 2024?

Environ 10 000 francophones vivent sous le spectre de l’autisme en Ontario, alors je suis curieux de savoir s’il y a d’autres organismes qui existent dans la province. Je sais qu’il y en a un dans l’Est ontarien et j’ai contacté la direction pour se rapprocher.

Dans toute la province, les organismes sans but lucratif, qui sont passés au travers de la pandémie, ont eu des difficultés. Je connais encore pas mal d’élus à Queen’s Park, donc j’aimerais sensibiliser davantage nos élus à la situation des services en français pour les autistes. Des solutions, il y en a plusieurs, mais ça prend l’aide du gouvernement.

Un nouveau président prend les rênes de la SFOA. Source : Facebook/ Stratégies pour sauver la SFOA

Pour ce qui est des programmes, pour le moment, on vient de relancer Sam-dit-Turbo. Et on est très content, en plus il y a une orthophoniste, il y a des activités en zoothérapie, en musicothérapie, donc c’est très bien monté.

Et pour dire jusqu’à quel point le besoin est là, on a rempli les seize places en 24 h, on avait même une liste d’attente. Donc les besoins sont énormes. De la même façon, on va remettre sur pied le camp d’été. C’est certain, la communauté aura son camp d’été qui doit accueillir une quarantaine de jeunes.

Pour la suite, il y a une volonté de suivre les jeunes lorsqu’ils sont adultes, on va réfléchir à cela, puisque dès qu’ils quittent l’école, c’est le tiers monde en français pour les autistes adultes et nous voulons y remédier.

Est-ce que rejoindre les gouvernements et rechercher des subventions vont être l’essence de votre nouvelle fonction?

Définitivement, sur le plan politique. Je vais travailler étroitement aussi avec l’Assemblée de la francophonie (AFO) sur ce dossier pour qu’ils nous appuient. Évidemment, il sera question d’être sensible aux possibilités de nouvelles subventions.

La SFOA est-elle saine et sauve?

Elle s’est sauvée d’elle-même. Avec ce nouveau conseil d’administration qui a pris les choses en main une semaine après la fermeture, c’est incroyable. Nous n’avons pas d’employé, donc c’est un conseil d’administration très travailleur. On n’a peut-être pas entièrement sauvé la SFOA, mais on est en train de se remettre sur les rails pour être capable d’offrir des options et des services aux parents et aux jeunes.

On veut contribuer activement à l’épanouissement des personnes autistes francophones dans toutes les sphères de leur vie.

C’est notre modus operandi : on veut atteindre notre objectif, c’est-à-dire ramener du personnel et avoir plus d’activités pour les jeunes. C’est le but de notre campagne : 2 $ pour l’autisme.

Je suis confiant, car nous avons un groupe extrêmement motivé. »