Entre 7000 et 8000 éditeurs sont attendus au Salon du livre du Grand Sudbury, du 9 au 12 mai. Crédit image : SLGS

SUDBURY – Le 11e Salon du livre du Grand Sudbury (SLGS) débute ce jeudi à la Place des arts (PDA) du Grand Sudbury. À la fois une foire du livre et un festival littéraire, l’événement, qui se poursuit jusqu’à dimanche, se déroulera désormais chaque année et compte cette fois-ci sur une nouvelle alliée, la librairie Panache.

« C’est un moment pour célébrer le livre », résume simplement Geneviève LeBlanc, directrice générale du SLGS, en entrevue avec ONFR. Le thème de cette année est La tête dans les nuages, lire, c’est s’élever!

Une cinquantaine d’auteurs, autrices et artistes seront sur place pour participer à une programmation étoffée. L’édition 2024 marque le début d’une nouvelle ère, puisque le nouveau plan stratégique adopté l’été dernier prévoit que l’événement ait désormais lieu chaque année. Auparavant, le Salon du livre de Sudbury se tenait en alternance avec celui de Hearst, mais ce dernier a cessé ses activités en 2019.

Le SLGS s’était tenu pour la première fois à la Place des arts quelques semaines après son ouverture en 2022. Source : SLGS

« Je suis en étroite consultation avec les maisons d’édition pour connaître leurs nouveautés ou les livres qui ont fait fureur dans la dernière année », glisse Geneviève LeBlanc. En plus de l’envie de recevoir des auteurs et autrices « vedettes » et de représenter les thématiques dans l’air du temps, elle indique aussi avoir un souci de bien représenter la population francophone de Sudbury, qui a le statut de communauté francophone accueillante.

« On a toujours une partie de notre programmation qu’on structure en collaboration avec le Salon du livre afro-canadien d’Ottawa et Mosaïque interculturelle, pour accueillir des auteurs issus de l’immigration. On va toujours chercher des auteurs autochtones aussi. J’ai insisté en arrivant à la barre du Salon du livre qu’on ajoute systématiquement de la programmation pour cette communauté. »

Geneviève LeBlanc souhaite aussi représenter d’autres groupes marginalisés, comme la communauté LGBTQ+. Environ la moitié des auteurs sur place sont franco-ontariens.

Membre honoraire de l’Association des salons du livre du Québec, le SLGS accueille évidemment plusieurs auteurs québécois. « Ce qu’ils aiment particulièrement du SLGS, c’est que parce que c’est un salon du livre plus petit (que le Salon du livre de l’Outaouais ou d’autres salons au Québec). Ils ont un contact privilégié avec leur public. »

Une présidente d’honneur attendue

La présidente d’honneur de cette année est l’artiste multidisciplinaire Natasha Kanapé Fontaine. Geneviève Leblanc se réjouit de la présence de l’autrice innue, qu’elle souhaitait recevoir depuis plusieurs années.  « Elle est très animée, engagée. C’est une artiste, elle trempe la patte dans plusieurs disciplines, et elle a gagné énormément de popularité (dans les dernières années) », explique la directrice générale.

Natasha Kanapé-Fontaine prendra part à plusieurs éléments de la programmation. D’abord, Thé et textes, une littérature autochtone souveraine et engagée aura lieu vendredi à 14 h au Bistro de la PDA. L’activité animée par Johanne Melançon réunira également Isabella Huberman, Moira-Uashteskun Bacon et Connor Lafortune.

Natasha Kanapé Fontaine est une artiste multidisciplinaire connue pour sa défense des droits et libertés par une démarche de rapprochement des peuples à travers l’art et le dialogue. Source : SLGS

Les visiteurs du SLGS pourront découvrir les autres talents de Natasha Kanapé Fontaine grâce à son spectacle Nui pimuten – Je veux marcher, qui allie slam, poésie et chansons. La performance aura lieu vendredi soir à la Grande salle de la PDA. Manuel Gasse accompagnera la poétesse en musique.

Samedi, la présidente d’honneur prendra part à une causerie animée par la professeure de littérature, Isabella Huberman, puis sera de la Soirée poésie en apesanteur aux côtés d’une dizaine d’autres poètes, au Bistro de la PDA.

Lancements de livres et activités jeunesse

Les Éditions David viennent de lancer une nouvelle collection pour les jeunes de 9 à 13 ans intitulée Pigeon voyageur. Un lancement aura lieu pendant le SLGS pour trois des quatre premiers romans de la collection : Une twiga à Ottawa et Déclic à Toronto de Mireille Messier, et Pigeons de fortune de Daniel Marchildon.

Les quatre premiers livres de la collection Pigeon Voyageur sont disponibles depuis quelques semaines. Crédit image : Rachel Crustin

Le samedi étant la journée familiale officielle, tous les auteurs jeunesse présents se relaieront des activités d’animation d’une trentaine de minutes chacune. Le spectacle jeunesse Léon le nul sera joué à la Grande salle de la PDA à 11h. Ce texte traite d’intimidation et alterne entre les points de vue de l’enfant et de l’adulte.

Des collaborations toutes sudburoises

Les occasions de se procurer des livres francophones à Sudbury ne faisaient pas légion jusqu’à tout récemment. L’ouverture de la librairie Panache à la PDA est venue changer la donne dans le paysage littéraire. Elle accueillera d’ailleurs une partie de la foire du livre, qui se déroulera aussi à la Galerie du Nouvel-Ontario (GNO) et à la salle Desjardins de la PDA.

Tristan Demers sera de retour au SLGS cette année pour l’activité jeunesse Dessiner, c’est facile. Source : SLGS

D’autres organismes fondateurs de la PDA mettent aussi la main à la pâte à leur façon. Les éditions Prise de parole présentent plusieurs activités du SLGS, dont le vernissage de l’exposition 500 ans de résistance autochtone, tirée de la bande dessinée de Gord Hill, qui avait aussi été présentée au Salon du livre de l’Outaouais, plus tôt cette année. Le Théâtre du Nouvel-Ontario participe aussi à l’organisation de la lecture publique de Thomas Lortie, pièce du Franco-Ontarien Alain Doom. La Slague présente pour sa part le concert du 30e anniversaire de la chorale des Troubadour.

Cette solidarité entre les membres fondateurs est à l’origine de l’idée de créer un lieu de rassemblement culturel francophone au Centre-Ville, et revêt une importance particulière en cette période où la PDA retient l’attention sur son bilan financier et la démission surprise de son directeur général en avril dernier. « Tout le monde se serre les coudes et s’entraide énormément », témoigne Geneviève LeBlanc en parlant à la fois des organismes locataires et de l’administration de la place des arts en tant que telle.

Le 11e SLGS se poursuit jusqu’au 12 mai pour le grand public. Plusieurs auteurs ont déjà posé leurs valises à Sudbury en début de semaine afin d’offrir des ateliers dans les écoles de la région. En tout, de 7000 à 8000 visiteurs sont attendus. La programmation complète peut être consultée sur le site du SLGS.