Le transfert des programmes à l’Université de Sudbury est demandé
SUDBURY – Le Regroupement des professeurs francophones (RPF) demande à l’Université Laurentienne de transférer « tous les programmes et cours offerts en français » vers l’Université de Sudbury.
Quand le Regroupement des professeurs francophones (RPF) parle de tous les programmes, il est mention de ceux toujours en vie et aussi ceux coupés à La Laurentienne lundi dernier, précise l’un des porte-parole du RPF, Denis Hurtubise, en entrevue pour ONFR+.
« Une chose qui est certaine, ce qui est souhaité par le RPF est une gouvernance par et pour les francophones. Ça veut dire un arrangement institutionnel d’une université qui serait dirigé par les francophones et qui transférerait les programmes en français coupés et ceux qui y demeurent », explique M. Hurtubise.
Pour ce faire, à l’image de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), le RPF veut un moratoire d’un an sur les programmes en français dans le but « de garantir l’offre de ces cours en attendant leur transfert à l’Université de Sudbury ». Les professeurs demandent aussi d’établir une commission de mise en œuvre qui sera chargée d’assurer le transfert des programmes vers l’Université de Sudbury.
Pour M. Hurtubise, le « lundi noir » est venu faire pencher la balance pour plusieurs membres du corps professoral.
« C’est certain que ce qui est arrivé lundi est venu convaincre bien des gens, incluant moi qui est assez modérée. Ça a convaincu les gens qu’il n’y a plus rien à faire à La Laurentienne, malheureusement. La façon dont les programmes en français ont été charcutés la semaine dernière est venue convaincre bien des gens que : non, le français n’a plus sa place à l’Université Laurentienne. »
Il faut rappeler que l’Université de Sudbury était sortie publiquement le mois dernier en déclarant son intention de devenir une institution par et pour et avec les francophones. Cette décision est survenue quelques semaines après celle de l’Université Laurentienne de couper les ponts avec sa fédération de quatre établissements postsecondaires.
Pas d’argent politique à La Laurentienne, demande le RPF
Le RPF demande aussi à la province d’intervenir pour forcer la main à l’Université Laurentienne de transférer ces programmes vers son ancienne collègue de la fédération.
« Le député Paul Lefebvre a dit qu’il n’y avait pas de gros chèque qui arriverait pour La Laurentienne. Ce qui semble se dessiner à mon avis, c’est que non, il n’y a pas d’argent qui s’en vient pour La Laurentienne telle quelle est. Si de l’argent politique s’en vient, c’est pour la création d’une université francophone. Je pense que c’est là qu’on en est », avance M. Hurtubise.
Pour ce dernier, le recteur Robert Haché n’écoute plus la communauté francophone et son institution a perdu toute crédibilité auprès de la communauté franco-ontarienne.
« On ne s’adresse même plus au recteur Haché, il ne répond pas et il est dans une sorte de bulle qu’il justifie par la confidentialité des procédures. La confiance envers La Laurentienne du côté francophone est complètement démolie, on ne peut pas se fier à des gens qui agissent comme ça. Au plan politique et stratégique, La Laurentienne s’est mise dans un coin. »
Le NPD derrière l’Université de Sudbury
Dans une lettre envoyée à la ministre des Affaires francophones Caroline Mulroney et le ministre des Collèges et Universités Ross Romano, le Nouveau Parti démocratique de l’Ontario (NPD) demande la même chose que le RPF.
« Nous demandons à votre gouvernement d’assurer dans les plus brefs délais le rapatriement à l’Université de Sudbury de tous les programmes, le corps professoral et les cours offerts en français, ainsi que le transfert de toutes les ressources matérielles, physiques, humaines et financières (incluant de façon non limitative les archives, bourses, dons, et droits d’auteur) en lien avec l’offre de services en français et la programmation francophone de l’Université Laurentienne, disponibles et offertes en date du 9 avril 2021 », écrivent les députés Guy Bourgouin et France Gélinas.
Le représentant de Mushkegowuk—Baie James et celle de Nickel Belt demandent à la province « d’agir dès maintenant », arguant l’urgence de la situation.
« Nous sommes certainement d’accord que l’avenir d’une communauté franco-ontarienne forte a besoin d’une éducation postsecondaire robuste et axées sur les besoins, les habiletés et les enjeux des communautés francophones de toutes les régions de la province. Nous espérons donc, l’appui inconditionnel du gouvernement à la création d’une Université de Sudbury autonome et communautaire pour assurer l’avenir et l’épanouissement de la communauté francophone en milieu minoritaire à laquelle nous appartenons. »