La ministre des Collèges et Universités, Jill Dunlop. Source: compte Twitter Jill Dunlop

Le gouvernement Ford dévoile ce lundi un nouveau financement de près de 1,3 milliard de dollars pour les collèges et les universités en Ontario. Un montant historique qui sera accordé aux établissements d’enseignement postsecondaire. Avec cette annonce viennent plusieurs changements législatifs.

D’abord, le gouvernement continue de geler les frais de scolarité après les avoir réduits de 10 % en 2019. Une décision qui pourrait être controversée, puisqu’en janvier dernier, le recteur de l’Université d’Ottawa accusait, entre autres, le gel des droits de scolarité pour les résidents ontariens d’être un des facteurs des difficultés financières de l’établissement.

La législation proposée comprend donc des changements liés, entre autres, à la santé mentale des étudiants, aux petits collèges et aux collèges du Nord et des régions rurales, à la prise en charge des coûts liés aux programmes de sciences, de technologie, d’ingénierie et de mathématiques (STIM) ou encore à l’appui à la recherche et à l’innovation.

« Plutôt que de faire peser l’augmentation des droits de scolarité sur des familles qui travaillent dur, nous avons souhaité réaliser des investissements sans précédent pour offrir une assise plus stable aux collèges et aux universités. Nous avons pris des mesures pour accroître la transparence des frais. Nous œuvrons en faveur de la santé mentale des étudiants, nous contribuons à faire des campus des lieux plus sûrs et nous formons les étudiants pour qu’ils puissent entreprendre des carrières enrichissantes », a déclaré Mme Dunlop dans un communiqué.

Le financement de 1,3 milliard de dollars reste en dessous des recommandations des experts qui jugeaient que l’enseignement postsecondaire en Ontario aurait besoin de 2,5 milliards de dollars pour sortir du bourbier. Le rapport Harrison recommandait lui aussi une « marge d’augmentation supplémentaire des frais de scolarité » pour les collèges.

Cap sur la stabilité du postsecondaire

Cette enveloppe de 1,3 milliard de dollars s’étalera sur trois ans. 903 millions de dollars, dont 203 millions iront aux établissements ayant un « besoin financier plus important ».

De plus, 167,4 millions de dollars seront alloués aux réparations des installations des établissements postsecondaires et 10 millions de dollars spécifiquement pour les petites universités rurales et du Nord.

Dans la découpe du milliard, la somme de 100 millions sera attribuée aux programmes STIM et 65,4 millions de dollars pour soutenir la recherche et l’innovation. 15 millions de dollars seront débloqués spécifiquement pour les problèmes structurels des collèges et universités afin d’améliorer la viabilité et l’expérience des étudiants.

Par exemple, 23 millions de dollars vont être utilisés pour améliorer le soutien en santé mentale sur les campus universitaires et collégiaux.

La nouvelle législation – intitulée Loi renforçant la responsabilité et le soutien aux étudiants – obligera les collèges et les universités à avoir des politiques spécifiques en matière de santé mentale. Elle les obligera également à avoir des règles pour lutter contre le racisme et la haine, a également déclaré la ministre.

La décision unilatérale du gouvernement fédéral pose problème

Le Conseil des universités de l’Ontario a déclaré qu’au moins 10 universités prévoient des déficits de fonctionnement cette année en raison du manque d’étudiants internationaux envisagés.

Le gouvernement fédéral a annoncé en janvier qu’il plafonnait le nombre de nouveaux étudiants étrangers au pays à 360 000 en 2024, une baisse de 50 % en Ontario par rapport à 2023.

Une décision prise sans consultations, a dénoncé la ministre des Collèges et Universités, Jill Dunlop, ce lundi. D’après la ministre, l’annonce du gouvernement fédéral sur le plafonnement des étudiants avait pris la province de court. Ottawa même aurait refusé les demandes d’entrevues de la ministre.

Selon le gouvernement, les revenus des étudiants internationaux sont désormais fondamentaux pour la viabilité du secteur, sans eux, les risques pour les établissements pourraient augmenter.