Michael Rousseau doit apprendre le français, dit la vice-première ministre

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OTTAWA – Dans un courrier adressé au transporteur aérien, la vice-première ministre Chrystia Freeland demande à Air Canada à ce que la capacité de parler français du PDG Michael Rousseau soit requise dans l’évaluation de son travail.

Dans cette lettre qui a été envoyée au président du conseil d’administration Vagn Sørensen, Chrystia Freeland s’est dite déçue au nom du gouvernement canadien. Pour elle, les propos de M. Rousseau sont « contraire aux attentes des nombreux Canadiens et Canadiennes – les clients et clientes d’Air Canada – à l’égard de leur compagnie aérienne nationale ».

Elle ajoute que le refus de M. Rousseau de prononcer un discours en français est « tout à fait incompatible avec l’engagement qu’a pris la Société à l’égard des deux langues officielles depuis les tout premiers jours de la privatisation d’Air Canada ».

« Ce problème soulève des questions sur la qualité de la gouvernance exercée par le conseil d’administration d’Air Canada en ce qui concerne la place accordée à la langue française au sein de la direction de la Société », écrit-elle.

Le premier ministre Justin Trudeau (à droite) et la vice-première ministre Chrystia Freeland (au centre) ont tous les deux dénoncé la situation chez Air Canada. Archives : ONFR+

La vice-première ministre réclame, après des consultations avec la ministre des Langues officielles Ginette Petitpas Taylor, une plus grande place pour le français au haut de l’échelle chez Air Canada.

« Le conseil d’administration devrait faire de la capacité d’une candidate ou d’un candidat à communiquer en français un critère important de la promotion aux postes de directions les plus élevés de la Société. »

Après son discours en anglais à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, le dirigeant d’Air Canada avait affirmé n’avoir jamais ressenti le besoin d’apprendre le français malgré le fait qu’il vivait à Montréal depuis 14 ans. La controverse a généré près de 1 000 plaintes au bureau du Commissaire aux langues officielles Raymond Théberge qui dit, en temps normal, recevoir près de 80 plaintes par année sur la compagnie canadienne.

« Je crois que le conseil d’administration devrait examiner les politiques et les pratiques relatives à l’utilisation du français dans l’ensemble de la Société. Par souci de transparence, les résultats de cet examen devraient être rendus publics », recommande Mme Freeland.

Vendredi dernier, Justin Trudeau avait qualifié la situation d’« inacceptable », assurant que la ministre Petitpas Taylor était en train de faire un suivi sur la situation.

Le chef du Parti conservateur Erin O’Toole s’est quant à lui dit déçu du discours du dirigeant d’Air Canada.

« C’est très important de respecter nos deux langues nationales. J’espère qu’il va avoir un engagement fort sur le français, car c’est important de respecter nos deux langues nationales, surtout pour une entreprise très importante comme Air Canada. »