Avec cette enveloppe, l’Ontario entend pallier le manque de personnel soignant dans ses hôpitaux, ses foyers de soins de longue durée et dans les cliniques de soins primaires. Source : Canva

KING CITY – L’accord signé ce vendredi entre Ottawa et la province est en droite ligne avec le Sommet national sur la santé de l’an dernier. Le gouvernement fédéral s’était alors engagé à accroître les transferts financiers aux provinces et territoires dans ce domaine.

Ottawa a formalisé une entente de 3,1 milliards de dollars avec la province afin d’accroitre l’accès aux soins de santé primaires, de réduire les temps d’attente pour les chirurgies et de recruter davantage de personnel de santé.

L’accord prévoit également des investissements en santé mentale et dans les soins prodigués aux peuples autochtones, ainsi qu’une modernisation numérique des hôpitaux.

« Cette annonce aura un impact positif sur la vie des populations de l’Ontario », a estimé le premier ministre Justin Trudeau en déplacement à King City, dans la région du Grand Toronto, anticipant « une transformation et des résultats réels ».

« Ce nouveau financement va renforcer les efforts que nous faisons en Ontario pour rapprocher les soins pratiques du domicile des Ontariens », a réagi à ses côtés Doug Ford, le premier ministre ontarien. Il évoquait des investissements records dans la santé, dont 50 milliards de dollars en soutien aux nouveaux hôpitaux et l’ajout de 80 000 infirmières depuis 2018.

La province réclamait de longue date de tels transferts pour améliorer son système de santé. Face à un front uni des premiers ministres des provinces et territoires, le gouvernement fédéral avait promis, dès février 2023, d’augmenter les transferts en santé de 46,2 milliards de dollars sur 10 ans.

L’Ontario, plus gros bénéficiaire de cette enveloppe, avait par la suite signé une entente bilatérale avec Ottawa afin de préciser les buts à atteindre avec ce financement. La province entend notamment pallier le manque de personnel soignant dans ses hôpitaux, ses foyers de soins de longue durée et dans les cliniques de soins primaires.

« Cet accord vient compléter nos travaux visant à nous assurer que les Ontariens ont un accès incomparable à des soins adéquats dans leur communauté, peu importe où ils vivent », a déclaré Sylvia Jones, vice-première ministre et ministre de la Santé de l’Ontario.

Une des contreparties, selon les termes de l’entente, est que la province crée des équipes de soins primaires additionnelles, finance 700 places additionnelles dans les programmes de formation et améliore la collecte de données.

Le Transfert canadien en matière de santé est le plus important des principaux transferts fédéraux aux provinces et territoires. Il assure un financement à long terme pour les soins de santé et appuie les principes de la Loi canadienne sur la santé.

L’opposition demande plus de clarté et moins de privatisation

L’opposition provinciale n’a pas tardé à réagir en avertissant qu’un tel transfert ne garantira pas la fin des déboires du système de santé en Ontario.

France Gélinas, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé, s’est étonnée du manque de transparence autour de la future utilisation de ces fonds : « Nous n’avons pas assez de clarifications sur comment cet argent va être alloué et je suis inquiète de ce que les conservateurs vont en faire. »

« Pendant la pandémie de COVID-19, le gouvernement fédéral a consacré des milliards de dollars aux soins de santé, mais Doug Ford a garé ces fonds dans les coffres du gouvernement, privant intentionnellement nos hôpitaux des ressources dont ils avaient besoin », a taclé de son côté la cheffe du Parti libéral, Bonnie Crombie.

« Si ce gouvernement veut vraiment résoudre la crise des soins de santé, qu’il arrête immédiatement la privatisation de notre système de santé et mette en œuvre une stratégie de rétention des travailleurs », a renchéri Mike Schreiner, le chef du Parti vert de l’Ontario.