
Quatre ministres de l’Éducation en moins d’un an : les enseignants réclament de la stabilité

La nomination d’un nouveau ministre de l’Éducation, le quatrième en l’espace d’un an, suscite des interrogations chez les enseignants. En quête de dialogue stable, l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) regrette ce changement, alors que des « enjeux pressants » doivent être réglés.
« Nous ne pouvons ignorer notre vive inquiétude face à l’instabilité dans ce ministère », a déclaré ce jeudi Gabrielle Lemieux, présidente de l’AEFO, au lendemain de l’assermentation des ministres ontariens.
« Paul Calandra devient le quatrième ministre de l’Éducation en moins d’un an : une situation qui soulève des questions sur la priorité qu’accorde ce gouvernement quant à l’éducation, ainsi que sur la continuité et la cohérence des politiques éducatives en Ontario. »
L’ex-ministre des Affaires municipales et du Logement succède à Jill Dunlop qui elle-même avait repris ce portefeuille en août 2024 à la suite du retrait de la vie politique de Todd Smith, resté deux mois à la tête de ce portefeuille. Auparavant, c’était Stephen Lecce qui assurait ce rôle depuis l’arrivée au pouvoir des progressistes-conservateurs en 2018.
Sous le gouvernement Ford, Paul Calandra a enchainé plusieurs portefeuilles : un an et demi au Logement et autant aux Soins de longue durée, en parallèle du portefeuille des Affaires législatives (qu’il a géré durant deux ans et demi) et de son rôle de leader parlementaire (depuis 2019).
Le député de Markham-Stouffville avait débuté comme adjoint parlementaire au ministre de l’Énergie, du Développement du Nord et des Mines de 2018 à 2019, avant d’être nommé ministre sans portefeuille.
« Besoin de stabilité et de leadership à long terme »
« Nos membres du personnel enseignant, les élèves et leurs familles ont besoin de stabilité et de leadership à long terme pour faire face aux défis du secteur », clame le syndicat qui représente quelque 12 000 professionnels de l’éducation de langue française, impatient de traiter les « enjeux pressants » du système éducatif francophone.
Et de citer la pénurie de personnel enseignant et de soutien, la charge et les conditions de travail, la violence croissante dans les milieux scolaires, le besoin accru de ressources en santé mentale et le manque de financement et de ressources spécialisées adaptées aux besoins des élèves.
« Ces enjeux nécessitent des solutions concrètes et urgentes et j’espère que cette nomination apportera une nouvelle orientation avec des politiques éducatives plus équitables et adaptées aux réalités du terrain », indique Mme Lemieux qui se dit prête à collaborer avec le nouveau ministre.
Des syndicats anglophones, comme l’Association des enseignants catholiques de l’Ontario (OECTA), ont réagi dans la même veine : « La rotation des ministres nous amène à nous demander si le gouvernement Ford partage nos priorités. Nous sommes déçus qu’aucun des ministres de l’Éducation qui ont siégé à Queen’s Park au cours de la dernière année n’ait véritablement collaboré avec nous. »
La Fédération des enseignants de l’élémentaire de l’Ontario (ETFO), a fait part quant à elle de son souhait de « rétablir et renforcer le système d’éducation publique de l’Ontario après des années de compressions budgétaires néfastes. »