Un été contrasté pour les athlètes franco-ontariens
Si certains ont connu des réussites majeures dans leurs disciplines, d’autres sont en revanche passés totalement à côté de leurs objectifs. Tour d’horizon de l’été des athlètes franco-ontariens.
Le mois de septembre et la rentrée ont pointé le bout de leur nez et on se dirige tout doucement vers l’automne. Le moment semble donc idéal pour faire le bilan de l’été de nos athlètes franco-ontariens qui se sont illustrés pour le meilleur comme pour le pire durant la saison estivale.
Si on devait attribuer un titre de sportif de l’été, il est difficile de ne pas le décerner à l’Ottavien Michael Woods. Le cycliste francophone, qui s’était fixé une victoire d’étape sur la plus prestigieuse des épreuves de vélo au monde, le Tour de France, n’a pas fait dans la demi-mesure. Une victoire avec panache dans la mythique montée du Puy-de-Dôme lui a assuré de remplir ses objectifs dès la neuvième journée de course.
Le plus dur était ensuite de terminer le Tour et de rallier les Champs-Élysées le 23 juillet, ce qu’il a été en mesure de faire avec au final une 48e place au général.
Du bon et du moins bon dans les bassins
L’été rime forcément aussi avec natation. Les Championnats du monde se déroulaient à Fukoka au Japon. Avec Jessica Gaudreault, la gardienne franco-ontarienne native de Mississauga dans ses buts, l’équipe canadienne de water-polo a été éliminée en quart de finale de la compétition par les futures championnes néerlandaises (10-17).
En finissant finalement à la 7e place avec une victoire 14-12 contre la Grèce en match de classement, les Canadiennes n’ont pas obtenu leur billet pour les Jeux olympiques de Paris, réservés aux deux équipes finalistes de la compétition. Elles auront une nouvelle fenêtre de qualification lors des Jeux panaméricains qui se dérouleront à Santiago du 20 octobre au 5 novembre prochain.
Toujours dans la piscine, si la spécialiste de la brasse de Sudbury, Nina Kucheran, n’était pas présente aux Championnats du monde, elle s’est en revanche distinguée lors des nationaux qui se déroulaient à Scarborough début août. Elle a signé quatre podiums mais s’est tout de même montrée déçue de ne pas atteindre ses objectifs de battre ses records personnels sur ses disciplines de prédilection : les 50, 100 et 200m brasse. Elle s’est heurtée sur chaque course à l’expérimentée Rachel Nicol qui a monopolisé toutes les premières places. Au final, Nina Kucheran décroche tout de même deux médailles d’argent et deux de bronze.
Alexandre Landry, la révélation
Dans les pas de Nina, son coéquipier de l’équipe de Sudbury qui évolue dans la même discipline, Alexandre Landry a surpris tout le monde – y compris lui-même – avec une troisième place obtenue sur le 200m brasse. Le natif d’Hanmer dans le Nord de l’Ontario a battu un grand nombre de ses records personnels sur cette compétition et fait partie des athlètes franco-ontariens à suivre dans les années à venir dans sa discipline.
On quitte les bassins et on part maintenant sur les pistes. Comme Nina Kucheran en natation, Jacqueline Madogo en athlétisme n’a pas réussi à valider son billet pour les Championnats du monde qui se déroulaient du 19 au 27 août. Après un début d’été compliqué où elle a eu du mal à aller chercher les chronos qu’elle espérait, elle a pourtant terminé en beauté lors des Championnats canadiens d’athlétisme où elle a signé une victoire sur le 200m et un nouveau record personnel sur la distance (22 »91).
Elle a également égalé son meilleur temps sur 100m avec une médaille de bronze. Ses temps se sont malheureusement avérés insuffisants pour réaliser les minima de qualifications pour les mondiaux et se qualifier en individuel. En collectif, le relais canadien n’a pas non plus performé suffisamment pour se qualifier pour la compétition.
Pour conclure cette partie consacrée aux résultats des sportifs franco-ontariens dans les sports individuels, nous aurions aimé vous conter leurs exploits lors des Jeux de la Francophonie de Kinshasa, mais aucun athlète ontarien parlant français n’y a participé.
Faillites collectives en soccer
Du côté du soccer canadien, l’été a été très agité. Entre les rumeurs de faillite de la fédération et les contre-performances des équipes masculines et féminines, difficile de retenir du positif pour Jonathan David, Vanessa Gilles et Cloé Lacasse.
Jonathan David et l’équipe masculine avaient une formidable occasion de battre les Etats-Unis en finale de la Ligue des Nation et d’enfin s’imposer comme l’équipe numéro une de la zone géographique. Au lieu de cela, les hommes du désormais ancien sélectionneur John Herdman se sont inclinés 2-0 contre leur voisin du sud qui a encore affirmé sa supériorité.
Les vedettes de la sélection dont Jonathan David fait partie n’ont ensuite pas pris part à la Gold Cup (défaite en quart de finale contre… les États-Unis), envoyant un message assez mitigé aux amateurs de soccer qui sont pourtant de plus en plus nombreux au Canada.
Du côté des féminines, les partisans étaient tout heureux de voir la sélection de Bev Priestman, auréolée de son titre de championne olympique, aller jouer les premiers rôles à la Coupe du monde en Australie. L’aventure aura finalement été de courte durée pour Cloé Lacasse, Vanessa Gilles et leurs coéquipières qui sont passées totalement à côté de leur compétition. Un nul 0-0 contre le Nigéria, une victoire peu convaincante contre l’Irlande et un cinglant 4-0 encaissé contre le pays hôte, voilà comment l’une des nations favorites de la compétition n’a pas passé les poules…
Vous pourriez avoir envie de vous rattraper de toutes ces misères avec le Toronto FC et ses vedettes italiennes? Que nenni, le TFC restait sur 10 défaites de suite avant sa récente victoire contre Philadelphie (3-1) et occupe la dernière place du classement à l’Est. Sans compter que le Franco-Ontarien Lukas McNaughton a été transféré en cours de saison.
La PLC et le basket pour vous redonner le sourire
Il reste donc le championnat local, la Première Ligue canadienne pour trouver un peu de bonheur avec trois équipes ontariennes remplies de francophones qui cartonnent. Le Forge FC, l’Atletico Ottawa et de manière plus surprenante York United sont toutes les trois en course à six journées de la fin pour se qualifier pour les phases finales.
On termine ce bilan de l’été des athlètes franco-ontariens avec le basket-ball. D’abord du côté féminin où Laeticia Amihere vit son rêve de jouer dans la WNBA du côté du Dream d’Atlanta. Si ses statistiques ne crèvent pas l’écran (7,3 minutes par match), la native de Mississauga connaît une première saison d’apprentissage satisfaisante.
Dans une ligue très compétitive (12 joueuses seulement par effectif), la Canadienne a su se faire une place même si elle est barrée par des joueuses plus expérimentées à son poste. Le fait qu’elle fasse partie intégrante de l’effectif malgré un faible temps de jeu montre que la franchise compte sur elle. De bon augure pour la suite.
Enfin, comment ne pas évoquer le parcours sensationnel d’un autre natif de Mississauga qui maîtrise plutôt bien le français, du côté de Jakarta. Évidemment, il s’agit de RJ Barrett et de la sélection canadienne qui a réalisé l’exploit, ce dimanche 3 septembre, d’éliminer l’Espagne championne du monde en titre, de se qualifier pour les quarts de finale de la Coupe du Monde, mais surtout, d’empocher la qualification pour les Jeux olympiques de 2024. Le Canada y participera pour la première fois depuis l’an 2000.