Marc Miller
Crédit image: Stéphane Bédard

OTTAWA – Le fait que le gouvernement Ford dit avoir été pris de court par le plafond d’étudiants étrangers imposé par Ottawa est « complètement faux » et de « la foutaise », réplique le fédéral. Les ministres ontariens ne se sont jamais présentés à des rencontres organisées par le gouvernement Trudeau, a accusé Marc Miller.

Lundi, la ministre des Collèges et Universités Jill Dunlop a affirmé avoir été prise de court par l’annonce d’Ottawa du mois de janvier, qui limitait le nombre d’étudiants étrangers au pays à 360 000. Il s’agit d’une réduction de 50 % en Ontario.

« La décision prise par le gouvernement fédéral était une décision unilatérale sans aucune consultation avec les provinces ou le secteur (…) Ça nous a été imposé juste comme ça. Le ministre du Travail (David Piccini) et moi avons demandé depuis des mois au ministre responsable une rencontre et ça nous a été refusé », a-t-elle soutenu en conférence de presse à Queen’s Park.

« C’est totalement faux, c’est de la foutaise tout simplement », a répliqué le ministre de l’Immigration Marc Miller mardi, avant une réunion du cabinet libéral.

Selon ce dernier, la représentante ontarienne n’a jamais accepté de le rencontrer en compagnie de son collègue David Piccini, l’homologue de Marc Miller au niveau provincial.

« On a sollicité des rencontres, ils ne se sont pas présentés, à plusieurs reprises », renchérit Marc Miller.

« J’ai des textos (pour le prouver). Je n’aime pas partager mes textos avec les journalistes… J’ai parlé au ministre de l’Immigration (David Piccini) et il était supposé l’amener (Jill Dunlop) à plusieurs reprises. Et puis, nos fonctionnaires et mon cabinet politique se sont entretenus avec leurs équipes, mais ils ne sont jamais venus nous voir », affirme-t-il.

Jill Dunlop est la ministre des Collèges et Universités. Archives ONFR

Marc Miller a indiqué qu’il avait mentionné le point du trop grand nombre d’étudiants étrangers, publiquement et lors d’une réunion entre lui et les ministres responsables de l’immigration des provinces et territoires. David Piccini aurait été absent de la réunion, a-t-il soulevé.

« J’ai parlé aux représentants (du gouvernement Ford) à cette rencontre. Nous leur avons dit très clairement qu’ils devaient mettre de l’ordre dans leurs affaires. Nous avions parlé spécifiquement de l’Ontario, qui compte le plus grand nombre d’étudiants internationaux. Ils devraient le savoir. »

L’Ontario a annoncé hier une aide de 1,3 milliard de dollars pour le système postsecondaire, alors que près d’une dizaine d’établissements serait en situation de déficit, selon le Conseil des universités de l’Ontario. Une situation qui devrait empirer avec le plafonnement des étudiants internationaux, souligne l’organisation porte-parole des universités de la province.

ONFR a contacté le bureau de la ministre Dunlop pour obtenir une réaction, mais n’a pas obtenu de réponse au moment de publier l’article.