Image d'une édition précédente de la Franco-Fête de Toronto, qui a à l'origine été créée par le Comité français de la Ville de Toronto. Photo: Rudy Chabannes / TFO

TORONTO – Le conseil d’administration (CA) de la Franco-Fête de Toronto souhaite ajouter de l’eau au moulin dans l’histoire de l’arrêt potentiel du festival après l’édition 2024. Dans une lettre ouverte transmise à ONFR ce mercredi matin, les membres du CA parlent d’une situation « insoutenable » et d’un possible « effet domino » sur la culture francophone de la ville reine si leur événement n’est pas sauvé.

Le texte, intitulé La mobilisation ou la disparition, a plus tard été rendu public et s’inscrit dans le thème Cri du coeur, adopté pour l’édition 2024.

Les signataires y stipulent : « Bien que le festival fasse partie du paysage culturel de la métropole depuis plus de 40 ans, les bailleurs de fonds publics et privés font la sourde oreille à la crise de financement que traverse l’événement et qui menace son existence. »

La Franco-Fête de Toronto est l’une des principales composantes du ciment social de nos communautés francophones.
— Extrait de la lettre ouverte du CA

« Pourquoi sortir de la douce langueur de l’été pour prendre part à ce mouvement de mobilisation? Parce qu’il en va de la préservation de Notre place. La Franco-Fête de Toronto est l’une des principales composantes du ciment social de nos communautés francophones. C’est la célébration par la musique, la danse et les arts de notre identité et de notre rôle historique, présent et à venir dans la composition et l’avancement de notre pays. C’est un événement unique dans le paysage torontois. Il permet de tisser la fibre du vivre ensemble qui est essentielle à la composition de la mosaïque culturelle de notre métropole. »

Le CA, présidé depuis peu par l’auteur-compositeur-interprète Abel Maxwell, enjoint la population à démontrer son appui à la Franco-Fête, en se présentant à l’événement en grand nombre, mais aussi en utilisant les mots-clics #francofetetoronto et #crisducoeurfranco sur les réseaux sociaux. Il demande également à la population francophone et francophile d’interpeller les différents paliers de gouvernement, ainsi que les « acteurs privés qui devraient saisir l’occasion de se rapprocher de communautés aussi nombreuses que diversifiées. »

Abel Maxwell est le nouveau président du CA de la Franco-Fête de Toronto. Photo : Rachel Crustin / ONFR

« Pourquoi encore et toujours monter au créneau pour garantir notre place? Parce que nous sommes des battants… et des gagnants. Aussi, parce que c’est la seule manière par laquelle nous avons obtenu gain de cause dans le passé, en préservant certaines de nos institutions ou en faisant reculer les pouvoirs publics pour corriger les injustices qui nous accablent trop souvent. »

La lettre ouverte mentionne aussi que d’autres événements culturels à travers le pays souffrent d’un manque de financement semblable. « On ne compte plus les institutions ou événements francophones aux finances fragiles au point d’être menacés de disparition. Faisons cause commune. Ce pays compte aussi un large nombre de francophiles conscients de la richesse qu’apporte la francophonie à cette nation. »

Ce sont donc les francophones, mais aussi les francophiles de Toronto que le CA tente d’interpeller. La Franco-Fête de Toronto est un événement gratuit, qui dépend donc des subventions pour sa survie. La 42e édition se tiendra les 24 et 25 août au Stackt Market.

Rappelons que le financement de la Franco-Fête a fondu de 73 % depuis la pandémie, une situation dénoncée depuis le début de l’été, principalement par José Bertrand, directeur général de Groupe Simoncic. Cette entreprise privée est chargée de l’organisation de la Franco-Fête de Toronto, mais aussi du Festival franco-ontarien, à Ottawa, et du Festival de la Curd, à St-Albert. Ce dernier événement n’a pas connu d’édition régulière depuis 2019.