Le fédéral donne deux millions de dollars à l’Université de Sudbury
SUDBURY – Ottawa délaisse l’Université Laurentienne en décidant d’accorder sa confiance à l’Université de Sudbury à qui elle donne près de deux millions de dollars. Le gouvernement Trudeau veut ainsi aider l’Université de Sudbury à réaliser son projet d’une institution entièrement autonome pour qu’elle devienne la troisième université entièrement francophone en Ontario.
C’est ce qu’a annoncé la ministre des Langues officielles Ginette Petitpas Taylor de passage à Sudbury vendredi.
Le fédéral fournira 1,9 million de dollars à l’Université de Sudbury lors des deux prochaines années pour aider l’institution à devenir une université entièrement autonome. Pour le moment, l’établissement ne peut accueillir des étudiants, car il n’a pas l’autorisation de la province pour pouvoir donner des cours.
« On est déterminés à soutenir l’université danssces défis de retourner à ses sources francophones pour retourner à un établissement pour et par les francophones (…) Nous voulons être sûrs que nous pouvons appuyer nos institutions francophones en situation minoritaire », affirme Ginette Petitpas Taylor.
Alors que des acteurs de la communauté francophone demandent le rapatriement des programmes en français vers l’Université de Sudbury, la ministre refuse de fermer la porte à un possible futur soutien envers La Laurentienne, soulignant toutefois avoir pris connaissance du rapport de Kelly Burke.
« La priorité du gouvernement fédéral est de soutenir l’éducation supérieure de qualité dans les communautés de langue officielle en situation minoritaire » s’est contenté de dire la ministre, ajoutant toutefois « vouloir s’assurer qu’on respecte l’argent des contribuables ».
L’Université Laurentienne avait déposé une demande de financement auprès du fédéral. Elle n’a pour l’instant, eu aucun retour alors que d’autres universités ontariennes comme Saint-Paul et Hearst ont déjà reçu du financement.
Lors du budget présenté jeudi, un haut fonctionnaire du gouvernement ontarien a précisé que, de façon générale, les détails sur les enveloppes financières des établissements sont fournis à l’aube de la rentrée scolaire en septembre.
Pas d’argent provincial
Cet argent est décerné à l’ancienne université fédérée dans le cadre de l’Entente Canada–Ontario relative à l’enseignement dans la langue de la minorité, mais la province n’investit pas un seul sou dans le cadre de cet accord. Queen’s Park a toutefois dû donner son approbation à ce financement.
« C’est eux qui ont fait la demande de s’assurer que le gouvernement fédéral pouvait s’assurer de supporter l’Université de Sudbury. On travaille en étroite collaboration avec la province de l’Ontario », soutient Ginette Petitpas Taylor.
Ce financement à l’Université de Sudbury permettra à l’institution d’aller de l’avant dans le cadre de son processus auprès de la Commission d’évaluation de qualité de l’éducation postsecondaire (CEQEP), chargée d’évaluer le dossier de l’établissement sudburois.
« C’est une évaluation normative, apolitique et qui va permettre de faire la démonstration qu’on a tous les outils nécessaires pour pouvoir délivrer des diplômes selon les normes du gouvernement de l’Ontario. C’est quelque chose de très normal et qui va permettre de démontrer toute la crédibilité de l’Université de Sudbury pour l’avenir », explique le recteur de l’institution Serge Miville.
L’Université de Sudbury est une ancienne université fédérée de La Laurentienne. L’établissement bilingue avait mis à sa fédération dans le cadre de son processus judiciaire. En mars 2021, l’Université de Sudbury avait signalé son intention de devenir une institution entièrement francophone.