Photo : La Presse canadienne/Giordano Ciampini

C’est le jour de vote en Ontario. Ce jeudi 27 février, les Ontariens vont élire les députés qui les représenteront au parlement provincial. À partir de 18h, la rédaction d’ONFR se mobilise pour vous informer en temps réel sur onfr.org, X et Bluesky, grâce à nos reporters répartis dans les quartiers généraux des chefs et des circonscriptions francophones clés.

Les bureaux de vote ouvrent dès 9 h ce jeudi matin. Pour exercer leur droit civique, les Ontariens ont jusqu’à 21 h, date de fermeture des urnes. Trois conditions à réunir : avoir au moins 18 ans, la citoyenneté canadienne et résider en Ontario.

Il suffit alors de se rendre avec une pièce d’identité (avec ou sans photographie) au bureau indiqué sur votre carte d’information d’électeur. Si vous ne l’avez pas reçue, il est toujours possible de voter en présentant une pièce d’identité comportant votre nom et votre adresse personnelle au bureau le plus proche en fonction de votre adresse de domicile.

Si votre pièce d’identité ne comporte pas votre adresse actuelle, déterminant votre circonscription de vote, vous devez alors aussi vous munir d’un document nominatif la mentionnant, de type relevé bancaire, relevé d’assurance, fracture d’hydro, etc.

Les pièces d’identité sur cellulaire sont admises, mais pas les pièces d’identité étrangères ni les cartes de résident permanent.

Ce vote déterminera la composition de la 44e législature. Pour gouverner avec une majorité, le parti arrivé en tête doit décrocher 63 sièges minimum, et tout parti atteignant ou dépassant 12 sièges obtiendra le statut de parti officiel.

Avant la dissolution, le Parti progressiste-conservateur (PPC) détenait 79 sièges et constituait un gouvernement majoritaire. Le Nouveau Parti démocratique (NPD) en détenait 28 et formait l’opposition officielle. Le Parti libéral (9 sièges), le Parti vert (2) ainsi que 6 députés indépendants complétaient le tableau.

6,14 % des électeurs ont déjà voté par anticipation dans ces élections, contre 9,92 % lors du scrutin de 2022. Ce sont les résultats préliminaires d’Élections Ontario. La fenêtre de vote n’a duré que 3 jours, contre 10 en 2022.

Que surveiller?

Ce scrutin est intéressant à plus d’un titre. Le Nord ontarien compte de nombreux duels au coude à coude entre le NPD et le PPC qui pourraient redessiner la carte politique de ces régions à forte présence francophone.

Dans l’Est ontarien francophone, les élections pourraient faire osciller certains sièges et amener de nouveaux visages sur le devant de la scène, tout en ancrant certains députés bien établis.

L’autre inconnue réside dans la bataille que se livrent libéraux et néo-démocrates. Leurs deux cheffes, Bonnie Crombie et Marit Stiles, affrontent leurs premières élections à la tête de leurs formations respectives. La leader libérale est d’ailleurs la seule qui n’avait pas de siège à Queen’s Park et elle joue gros.

À la tête du parti depuis plus d’un an, Bonnie Crombie se présente dans Mississauga-East-Cooksville, une course serrée contre le PCC. Elle a axé sa campagne sur le redressement du système de santé et compte au moins regagner le statut de parti officiel perdu depuis 2018 lors de l’arrivée au pouvoir de Doug Ford.

Premier ministre ontarien sortant, Doug Ford a déclenché ce scrutin plus d’un an avant le terme du précédent mandat en raison des menaces de tarifs douaniers américains. C’est une opportunité pour lui de revenir pour la troisième fois au pouvoir avec « un mandat fort », a-t-il martelé à maintes reprises, et l’appui d’une majorité qu’il espère renforcer.

De son côté, Marit Stiles, dont la rééection dans Davenport ne laisse que peu de doute, doit naviguer entre la popularité du PPC et la montée des libéraux pour convaincre les électeurs. Ses thèmes de campagne ont largement tourné autour de la défense des services publics et de l’éducation. Son parti, le NPD, représentait l’opposition officielle depuis 2018.

Autres variables qu’il sera intéressant de suivre : le taux de participation (qui était de 43 % en 2022) et le vote populaire. Sans compter des courses singulières, francophones mais pas seulement…

Bobbi Ann Braddi, seule députée de l’histoire à avoir été élue indépendante, sera-t-elle réélue dans Haldimand-Norfolk? Sol Mamakwa, seul député autochtone avant la dissolution – sera-t-il reconduit dans Kiiwetinoong? Que deviendra le député franco-ontarien Michael Mantha dans Algoma-Manitoulin? Le Parti vert de Mike Schreiner sera-t-il en mesure de maintenir, voire faire mieux que deux députés à Queen’s Park?

Autant de questions qui trouveront leurs réponses ce jeudi soir.