Ils ont marqué la francophonie ontarienne et leur décès aussi. Montage ONFR

Des frères Schryburt à Lisette Mallet en passant par Francine Garon, l’année 2023 n’a pas été épargnée par les décès de ceux qui ont contribué à bâtir la francophonie ontarienne. ONFR revient sur la disparition de ces monuments de la culture franco-ontarienne en un dernier hommage.

Jacques Schryburt

En juillet, on apprenait le décès de celui qui est connu pour avoir occupé le poste de secrétaire général de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO). En plus de son engagement pour l’Hôpital Montfort et son implication dans les Jeux de la francophonie de 2001 à Ottawa, il a également été le président du Festival franco-ontarien de 1998 à 2001. En 2012, le Franco-Ontarien recevait la médaille du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II pour ses différentes contributions à la communauté franco-ontarienne.

Jean-Louis Schryburt

Quelques mois plus tard en novembre, c’est son frère Jean-Louis Schryburt qui disparaît et laisse la francophonie en deuil. Président fondateur du Centre de santé du Témiscamingue, il s’est en outre impliqué en tant que directeur général de l’Association des communautés francophones d’Ottawa (ACFO) et de la Fédération des aînés et des retraités francophones de l’Ontario (FARFO), pour le secteur d’Ottawa. Son décès avait provoqué un émoi tout particulier du côté de la Maison de la Francophonie d’Ottawa qui parlait alors d’une « perte incommensurable pour l’établissement. »

Le décès du militant franco-ontarien Jean-Louis Schryburt a causé l’émoi de la communauté franco-ontarienne. Archives ONFR

Francine Garon

Vers la fin du mois, c’est une autre figure discrète, mais très appréciée de la francophonie ontarienne dont on regrette la disparition, la Kapuskoise Francine Garon. Réputée pour être la personne la plus engagée auprès de la communauté culturelle franco-ontarienne de Kapuskasing, celle qui est originaire de la région fut bénévole auprès du Centre de loisirs pendant près de 30 ans.

Francine Garon était une figure importante de la vie culturelle de Kapuskasing. Archives ONFR

De manière presque prémonitoire, lors du 50e anniversaire du Centre, quelques mois avant sa disparition, une vidéo lui avait été dédiée en guise d’hommage. « Son sourire chaleureux, son esprit accueillant et son délicieux sucre à la crème ont eu un impact durable sur la communauté musicale francophone », écrivait alors le chanteur et humoriste sudburois Stef Paquette.

Lisette Mallet

En janvier, c’est l’infatigable bénévole puis présidente de la Société d’histoire de Toronto (SHT), Lisette Mallet qui laisse en deuil le monde franco-ontarien. Acadienne d’origine, cette métisse native de Shippagan a contribué en 1999 à la désignation comme patrimoine historique naturel de la rivière Humber, lieu emblématique du passage de celui qu’on considère comme le premier franco-ontarien, l’aventurier Étienne Brûlé. Reconnue pour sa passion pour l’histoire franco-ontarienne et son sourire permanent, Lisette Mallet, décédée à seulement 63 ans, avait marqué le milieu franco-torontois.

Lisette Mallet à Fort York pour une activité des historiens culinaires du Canada. Archives ONFR

Paul Martial

2023 a aussi vu le décès du membre fondateur de L’Association des Francophones de la Région de York (AFRY), Paul Martial, au mois d’octobre dernier après un combat de longues années contre le cancer. Avec une carrière de 40 ans dans le domaine juridique, le Franco-Ontarien a œuvré auprès d’institutions telles que le Tribunal d’appel en matière de permis, au Bureau du Tuteur et curateur public et à la Commission ontarienne des droits de la personne. Né à Montréal, mais ayant grandi à Toronto, M. Martial était également membre du Chevalier de Colomb et du club Richelieu et a siégé au conseil d’administration du Collège Seneca.

Paul et Hélène Chauvin

Ailleurs dans le sud, le mois de mars a été marqué par le départ de l’ancien président de l’ACFO de Windsor-Essex et Chatham-Kent et ancien directeur de plusieurs écoles de langue française dans le moyen-nord et le sud-ouest de la province, Paul Chauvin. Décédé tragiquement à la suite d’une collision routière qui a également provoqué la disparition de sa sœur, Hélène Chauvin, le vétéran de 91 ans fut le premier directeur de l’École secondaire catholique l’Essor. On lui doit le projet des Fêtes du tricentenaire de la fondation de Détroit de 2001 et la Chorale du tricentenaire en plus de siéger à de nombreux comités.

Hélène Chauvin, de son côté, avait été la récipiendaire, en 2014, du prix Pierre-Bercier récompensant l’excellence en agriculture de l’Union des cultivateurs franco-ontariens en plus d’avoir largement contribué au Festival de la Moisson.

Autres mentions honorables

Le 12 novembre l’Ontario français perdait une de ses plus grandes artistes en la personne de Rose-Aimée Bélanger, décédée quelques mois à peine après son 100e anniversaire. La sculptrice à l’origine des Chuchoteuses à Montréal a rendu son dernier souffle entourée de sa famille à Earlton dans le nord de l’Ontario.

À la toute fin du mois de février, le drapeau franco-ontarien était en berne par L’Alliance des francophones engagés de Chapleau en hommage à Louis Dubé, le fondateur du Centre culturel Louis-Hémon.

Cette année a aussi vu la disparition, en octobre, d’une des plus grands mécènes du théâtre français de Toronto, la professeure Marie O’Neill-Karch, laquelle compte également une carrière de 40 ans à l’Université de Toronto avant de finir principale du Collège Woodsworth (2002-2007).

À Sarnia, le décès de Sylvie Barbeau, conseillère scolaire au Conseil scolaire catholique Providence, avait provoqué la mise en berne de tous les drapeaux du conseil au mois de juillet pour souligner ses 35 ans de contribution à l’éducation franco-ontarienne dans la région.

En octobre à Sudbury, décédait l’entrepreneur et philanthrope franco-ontarien Arnel Michel, lequel a, notamment, joué un rôle clé dans le sauvetage financier du Carrefour francophone dans les années 90.

À la toute fin du mois de novembre, c’est la stupeur alors qu’on apprenait qu’un accident routier emportait le très apprécié professeur de linguistique Ali Reguigui, enseignant à la Laurentienne depuis 33 ans, et cofondateur de l’Observatoire de la langue française en Ontario créé en 2010.