Ces francophones en quête d’un siège de député à Queen’s Park
ONFR vous présente trois candidats de chaque grand parti en course dans les élections provinciales et capables de s’exprimer en français et ayant une connaissance des enjeux franco-ontariens. Une liste non exhaustive.
Chez les progressistes-conservateurs, hormis les ministres Caroline Mulroney (Affaires francophones) et Natalia Kusendova (Soins de longue durée), qui se représentent dans York-Simcoe et Mississauga-Centre, notons le retour de Stéphane Sarrazin.
Le député sortant de Glengarry-Prescott-Russell entend enchainer sur un deuxième mandat après celui de 2022 et sa victoire sur la libérale Amanda Simard.
Depuis son arrivée à Queen’s Park, il a porté l’attention du gouvernement sur les enjeux de l’Est ontarien, occupant successivement les postes d’adjoint parlementaire aux ministres de l’Énergie, des Affaires francophones et des Petites Entreprises.
Son principal adversaire politique sera le libéral Trevor Stewart. Diplômé en études des conflits et des droits de l’homme à l’Université d’Ottawa, ce natif de Hammond s’est engagé très tôt en politique, militant notamment contre les coupes du Jeudi noir de l’Ontario français en 2018.
Conseiller municipal à Clarence-Rockland, il défend depuis 2022 les intérêts des résidents de Hammond et Cheney. Son objectif dans ce scrutin provincial : ramener la circonscription de Glengarry-Prescott-Russell dans le giron libéral.
Restons dans l’Est ontarien avec Christian Proulx, le candidat vert dans la circonscription d’Ottawa-Vanier. Candidat malheureux aux élections fédérales de 2021 et provinciales de 2022 dans cette même circonscription, il voudrait renverser la tendance mais la tâche s’annonce ardue dans ce bastion libéral depuis plus de 50 ans.
Ce surveillant de construction expérimenté est « reconnu pour ses compétences relationnelles terre-à-terre et pour sa collaboration efficace », vante son parti, le décrivant comme une personne en mode solution.
Des solutions avec lesquelles il devra convaincre face à la sortante libérale Lucille Collard qui sollicite un troisième mandat auprès des électeurs.
Élue à Queen’s Park en 2020 à la faveur d’une élection partielle, cette diplômée en droit à l’Université d’Ottawa s’intéresse de près aux questions d’éducation et de traite des personnes. Elle était, avant la dissolution, porte-parole de son parti sur les dossiers liés à la francophonie et la justice.
Outre M. Proulx, elle sera opposée à la progressiste-conservatrice Marilissa Gosselin. Directrice des communications du bureau de la ministre des Affaires francophones avant la dissolution, cette experte-comptable de formation avait tenté sa chance aux élections de 2011 dans une autre circonscription : Glengarry-Prescott-Russell. Sans succès.
Après les coupes de 2018, le premier ministre Doug Ford en avait fait sa conseillère politique principale aux Affaires francophones. Elle est originaire de Hearst et vit depuis de nombreuses années dans l’Est ontarien.
Ajoutons, pour conclure dans l’Est, la candidature de Michelle Petersen, du Parti vert, dans un autre bastion libéral : Orléans, tenu par Stephen Blais qui s’y représente. Durant plus de 20 ans, cette psychothérapeute a œuvré au sein des services sociaux et communautaires, particulièrement dans le domaine de la violence basée sur le genre.
Celle qui est actuellement présidente de l’Association communautaire du Grand Avalon a échoué par deux fois à se faire élire en 2022 au provincial et en 2019 au fédéral.
Visages du Nord
Cap sur le Nord à présent où le candidat néo-démocrate Guy Bourgouin convoite un troisième mandat dans Mushkegowuk-Baie James, vaste circonscription du Nord-Est à 60 % francophone.
Porte-parole aux Affaires francophones au sein du Nouveau Parti démocratique (NPD), avant la dissolution, l’élu est régulièrement monté aux barricades en chambre pour attirer l’attention sur des problématiques franco-ontariennes, dont celle du postsecondaire dans le Moyen-Nord.
Face à lui : David Plourde, maire de Kapuskasing. Cet entrepreneur du Nord préside dans sa ville la Corporation de développement économique, la Commission de l’énergie et la Commission des services policiers.
Il tente le saut au provincial, après de longues années de service à l’échelon municipal. Avant d’être élu maire en 2018, il a été conseiller municipal durant 24 ans.
Toujours dans le Nord et pour le NPD, France Gélinas fait figure de favorite dans Nickel Belt, bastion néo-démocrate depuis 1971 où vivent près de 40 % de francophones.
En quête d’un sixième mandat, cette ténor de l’opposition officielle a été, tour à tour, porte-parole de la Santé, des Affaires francophones et des Affaires autochtones, ainsi que whip en chef de l’opposition. Très vocale au sein de l’opposition, elle a mené de nombreux combats sur la santé et la francophonie du Nord.
Du côté de Timiskaming-Cochrane, le candidat vert Kris Rivard replonge dans l’arène électorale face au sortant néo-démocrate John Vanthof. Malgré deux défaites en 2018 (Nipissing) et 2022 (Timiskaming-Cochrane), ce conseiller municipal de Nippising Ouest ne jette pas les armes.
Diplomé de l’Université Laurentienne, il est inspecteur du système d’égouts pour l’Office de protection de la nature de North Bay-Mattawa.
Il faudra également garder un oeil sur la course dans Timmins où se présente Corey Lepage. Diplômé de l’Université de Hearst avec un diplôme en administration des affaires, il travaille comme conseiller financier à la Caisse Alliance, une coopérative de crédit francophone dédiée au soutien des communautés du Nord de l’Ontario. Le néo-démocrate sera en concurrence contre l’actuel représentant progressiste-conservateur à Queen’s Park, George Pirie.
Soulignons enfin la candidature du député sortant Michael Mantha dans Algoma-Manitoulin. L’ex-néo-démocrate devenu indépendant se représente sans étiquette.
Il avait été expulsé de son caucus à la suite d’allégations d’inconduite en milieu de travail, ce qu’avait confirmé une enquête indépendante. Il brigue un cinquième mandat.
On quitte le Nord pour terminer ce tour d’horizon à Toronto où Julie Lutete affrontera, pour les libéraux, comme en 2022, le premier ministre sortant Doug Ford, dans son fief d’Etobicoke-Nord.
Nous avions suivi la candidate dans son porte-à-porte lors des dernières élections, au cœur d’une circonscription acquise au premier ministre sortant. La présidente de la Coalition des Noirs francophones de l’Ontario retourne à l’assaut d’une forteresse qui semble cette toujours autant imprenable.