Contact ontarois 2024 : plus accessible que jamais
OTTAWA – La prochaine édition de Contact ontarois se fera sous le signe de la simplicité. L’événement de vitrines artistiques a lancé sa programmation ce mardi. En plus du dévoilement des artistes participants, les organisateurs ont mis l’accent sur leur volonté de le rendre plus inclusif et accessible.
Réseau Ontario a laissé tomber les grands slogans pour l’événement qui se déroulera du 17 au 20 janvier prochain. L’équipe veut recentrer le message avec un simple : « Contact ontarois, le marché du spectacle de l’Ontario français ».
Toute la campagne marketing et le graphisme sont axés autour de l’idée de la simplicité et de l’inclusion, avec une police d’écriture accessible et des formes géométriques dont les couleurs sont inspirées des différentes couleurs de peau. Ces quatre symboles forment CO24. Nouveauté importante, certains événements seront retransmis en direct en langue des signes au moyen d’interprètes sur place. C’était le cas lors de la conférence de presse.
Au micro d’ONFR, la présidente du conseil d’administration, Marie-Claude Sabourin, explique la motivation des membres de l’équipe. « Nous trouvions que c’était important, en tant qu’organisme leader en Ontario, d’être un des premiers à vraiment avoir ce mandat-là, puisque notre organisme regroupe tellement d’autres organismes et d’artistes, nous voulions que tout le monde se sente inclus. »
La directrice générale adjointe de Réseau Ontario, Maëva Leblanc, est du même avis. « Je suis super fière qu’on ait plus d’accessibilité dans l’événement. » Elle nomme en exemple les élèves du Consortium Centre Jules-Léger, une institution d’éducation francophone spécialisée, qui pourront enfin participer aux activités.
Disciplines diversifiées
Sur 191 candidatures reçues, 42 artistes auront l’occasion de se produire devant les diffuseurs entre le 17 et le 20 janvier, dans l’espoir de décrocher des contrats. C’est un jury externe à Réseau Ontario, composé des diffuseurs membres et de représentants de l’industrie, qui élabore la programmation.
Un coup d’œil rapide permet de constater que plusieurs disciplines seront représentées, non seulement en musique et en théâtre, mais aussi en humour ou en conte, par exemple.
L’art de la parole aura d’ailleurs son propre espace pour rayonner lors de la Bulle de la parole, comme le spécifie Maëva Leblanc. « Dans le passé, on a eu une bulle de danse, par exemple. Ce sont des bulles d’une discipline ou d’une autre. Il s’agit de donner aux artistes un endroit propice à leur discipline. » Par exemple, la Nouvelle Scène Gilles Desjardins est un endroit plus approprié que le grand Centre des arts Shenkman pour cette première Bulle de la parole de l’histoire de Contact ontarois.
Parmi les artistes qui seront présents, certains ont gagné ou gagneront prochainement leur place lors d’autres événements du genre, comme celui du Réseau des organisateurs de spectacles de l’Est-du-Québec (ROSEQ) ou Contact Ouest. L’alignement annoncé ce mardi compte bien sûr des artistes émergents, mais aussi des artistes établis. On y retrouve entre autres le nom de Michel Lalonde, qui a connu le grand succès de Garolou dans les années 1970. Le chanteur a déménagé en Saskatchewan en 1990.
« C’est une plateforme pour que tous les artistes puissent diffuser, autant les artistes établis que les artistes émergents. Des fois, ça prend juste un petit coup de pouce pour dire : je suis encore là, je veux tourner en Ontario », précise Marie-Claude Sabourin.
Le duo Beau Nectar, grand gagnant du dernier gala Trille Or, sera aussi en vitrine à Contact Ontarois 2024. Parmi les autres Franco-Ontariens présents, on retrouve Moonfruits, Sugar Crush, Zilla Manikongo, Éric Leclerc, SMPTY, les Productions Effet Papillon, le Théâtre du Nouvel-Ontario, Alex Tétreault et le Trio de guitare d’Ottawa.
La porte-parole fransaskoise du dernier Mois de la francophonie, Alexis Normand, fera partie des vitrines grand public, tout comme la Québécoise Mélissa Bédard et l’artiste innu Shauit, pour ne nommer que ceux-là. Les Vitrines Grand public, comme leur nom l’indique, sont accessibles à tous. Les billets sont déjà en vente au coût de 20 $ pour une soirée ou 50 $ pour un forfait trois soirs. Les spectateurs verront défiler plusieurs artistes pour des performances d’une vingtaine de minutes chacun. Une belle façon de magasiner son année culturelle, comme le font les diffuseurs pendant tout l’événement.
Scènes francophones
Le portail Scènes francophones, lancé en juin dernier, veut faire le lien entre les artistes, les diffuseurs et le public. La plateforme commence à faire ses preuves. Toute la programmation de Contact ontarois a été élaborée sur Scènes francophones, au niveau des inscriptions et de la délibération du jury.
« Ça a facilité le travail de plusieurs personnes. La logistique derrière était déjà toute faite », explique Marie-Claude Sabourin. À terme, les diffuseurs auront également accès à toutes les fiches techniques des artistes, ce qui facilitera également l’élaboration de leur propre programmation culturelle.
Les artistes intéressés ont profité d’un processus de dépôt de candidature simplifié et pouvaient remplir à la fois les formulaires de Réseau Ontario, de RADARTS et du Réseau des grands espaces.
Contact ontarois peut avoir un effet énorme sur la carrière des artistes. Que ce soit lors des vitrines scolaires ou grand public, lors des événements de réseautage ou lors des prestations éclairs, c’est l’occasion de donner un avant-goût de leur spectacle afin de convaincre les diffuseurs de les intégrer à leur programmation dans l’année à venir. En exemple, l’artiste originaire de Timmins Stéphanie Morin-Robert avait brillé lors des Vitrines Grand public 2023. Elle est maintenant en plein cœur d’une tournée de plusieurs dizaines de dates à travers l’Ontario avec son spectacle Angle mort.