La députée fédérale d'Orléans, Marie-France Lalonde, prononce un discours à l'ouverture des Rendez-vous de la francophonie. Crédit image: Rachel Crustin

OTTAWA – Les Rendez-vous de la francophonie (RVF) ont officiellement été lancés vendredi dernier à La Nouvelle Scène Gilles Desjardins (LNSGD) d’Ottawa. L’événement, chapeauté par la Fondation dialogue, prévoit de nombreuses activités pour souligner le Mois de la Francophonie partout au pays, pendant tout le mois de mars.

Plusieurs personnalités de la francophonie ontarienne étaient réunies pour assister à un cocktail dînatoire, suivi du premier arrêt de la tournée Juste pour rire des RVF, qui réunit des humoristes provenant de différentes provinces. Les porte-paroles Micheline Marchildon et LeFLOFRANCO étaient aussi sur place. ONFR les a rencontrés.

Pour LeFLOFRANCO, le rôle de porte-parole est une suite logique à une année 2023 qui marquait clairement une ascension dans sa carrière. L’artiste ottavien s’efforce de démontrer de la gratitude aussi souvent que nécessaire. Il n’était donc pas étonnant de l’entendre raconter sa réaction lorsqu’il a appris que la Fondation dialogue l’avait choisi. « Surpris, honoré. C’était un beau moment. J’ai su ça pendant que j’étais à Québec, en train de faire mon plus grand spectacle en carrière. (…) C’était très excitant. »

LeFLOFRANCO performera d’un océan à l’autre pendant le mois de mars. La tournée des RVF lui permettra de visiter des coins de pays pour la toute première fois, comme la Saskatchewan, l’Île-du-Prince-Édouard et le Nunavut. Le rappeur est enthousiaste à l’idée de « propager mon amour pour la musique, la langue française, et d’aller voir nos francophones dans d’autres provinces et territoires et de connecter avec eux ». Il souligne aussi que son public compte des anglophones et francophiles, un atout pour les RVF qui veulent célébrer la francophonie avec tous les Canadiens.

Les porte-paroles des RVF 2024, Micheline Marchildon et LeFLOFRANCO. Crédit image : Rachel Crustin

Pour sa part, Micheline Marchildon s’est elle-même proposée à l’équipe de la Fondation dialogue. Après avoir participé à une activité des RVF l’an dernier, elle a demandé s’ils cherchaient une porte-parole pour 2024. « Ils me sont revenus à l’automne. Finalement, mon pedigree était assez bon. Avec mon spectacle Frencher hors Québec, ça fait des années que je représente » la francophonie canadienne, assure l’humoriste.

À côté d’elle, son homologue franco-ontarien la félicite d’avoir osé demander. « C’est comme ça que j’ai eu tout ce que j’ai dans la vie », répond Micheline Marchildon.

Même si elle a démarré une soirée d’humour franco-manitobaine, les occasions de faire de l’humour en français sont moins grandes dans cette province que dans une métropole comme Montréal. Micheline Marchildon a hâte de côtoyer des humoristes chevronnés, lors de la tournée Juste pour rire des RVF, afin d’en apprendre de ses pairs.

Celle qui a vécu trois ans à Montréal et 10 ans à Toronto confirme tout de même que davantage d’occasions professionnelles se présentent à elle dans sa province d’origine.

« On est une belle île de francophonie dans un océan anglophone. On a tellement de belles ressources, au niveau de la culture, et même au niveau économique. Notre communauté met en place des opportunités pour que quelqu’un comme moi puisse vivre de son art », affirme celle qui est aussi comédienne et animatrice.

La famille reçoit

Le cocktail d’ouverture des RVF avait un peu l’allure d’un rassemblement familial où étaient conviés quelques amis. On y retrouvait des personnalités de la francophonie ontarienne, comme le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), Fabien Hébert, et son directeur général, Peter Hominuk, le vice-président de l’Association des communautés francophones d’Ottawa (ACFO), Bobby Bourdeau, la députée fédérale d’Orléans, Marie-France Lalonde, ainsi que plusieurs autres politiciens, sénateurs, ambassadeurs ou représentants des conseils scolaires.

Certains d’entre eux se sont d’ailleurs aussi retrouvés au gala des Prix Bernard Grandmaître, le lendemain, ce qui accentuait cette impression familiale. Le dramaturge Jean Marc Dalpé a donné quelques heures de son temps pour servir les convives au bar de LNSGD, vendredi soir.

Alexandre Bisaillon pendant son numéro de la Tournée Juste pour rire des RVF. Crédit image : Rachel Crustin

La soirée s’est poursuivie avec le premier arrêt de la Tournée Juste pour rire des RVF, qui mènera Micheline Marchildon à animer une autre demi-douzaine de soirées d’humour avec différents humoristes, au cours du mois. Entouré des plus connus – Coco Belliveau, Richardson Zéphir et Mona de Grenoble – l’humoriste franco-ottavien Alexandre Bisaillon a fait très bonne figure. Nul doute que le gagnant de l’émission Le prochain stand-up de Noovo en 2021 continuera sur sa lancée des dernières années et rejoindra les rangs de ces artistes dont on se targue de rappeler les origines franco-ontariennes.

D’autres façons de célébrer

Les RVF, qui se déroulent cette année sous le thème Découvrir aux éclats, chapeautent un nombre important d’activités organisées pour le mois de la Francophonie. Un calendrier interactif sur le site des RVF permet de chercher des événements selon la province, la date, la gratuité ou le style d’activités.

La Lanterne Kipnes illuminée de l’oeuvre Éloge au chiac disco de Mathieu Dionne. Crédit image : Catherine Wilkie

D’autres initiatives, sans lien avec la Fondation dialogue, célèbrent le fait français en mars. Le Centre national des arts (CNA) a illuminé sa fameuse Lanterne Kipnes de l’œuvre de Mathieu Dionne. Intitulée Éloge au chiac disco, l’animation est une adaptation de l’affiche créée en 2022, lorsque Lisa Leblanc s’était retrouvée sur la courte liste du prix Polaris. L’Acadienne donnera d’ailleurs un concert avec l’Orchestre du CNA, le 15 mars.

Le Gala de la francophonie plurielle aura lieu le 15 mars au Centre de conférences et d’événements d’Ottawa. Le prix Champlain de l’Association Champlain Fondateur y sera remis pendant la soirée.

Les historiens Marcel Martel et Joel Belliveau profitent aussi de mars pour lancer une anthologie virtuelle de 50 documents phares des francophonies canadiennes, de 1867 à aujourd’hui.  

La ville de Toronto aura, quant à elle, sa semaine de la francophonie, du 18 au 24 mars.