
Voici ce que proposent les partis fédéraux en matière de francophonie canadienne


Les Canadiens seront appelés aux urnes dans moins de 72 heures et les partis fédéraux ont profité de la dernière semaine de campagne électorale pour dévoiler leurs plateformes chiffrées. ONFR vous résume les propositions des partis en matière de francophonie canadienne.
Parti libéral du Canada
L’une des promesses phares en matière de francophonie de Mark Carney, dévoilée lors du débat en français et qui fait partie du cadre électoral des libéraux, est d’augmenter la cible d’immigrants francophones hors Québec à 12 % d’ici quatre ans. Cette mesure se combine avec un engagement de faciliter l’accès à la main-d’œuvre francophone pour les entrepreneurs en milieu minoritaire. Actuellement, la cible gouvernementale est de 8,5 % pour 2025, de 9,5 % pour 2026 et de 10 % pour 2027 et celle de 6% en 2024 a été dépassée avec 7,1 %.

Les libéraux promettent aussi d’enchâsser le financement de CBC/Radio-Canada par voie législative et de l’augmenter de 150 millions de dollars par année, pour l’amener à une moyenne similaire à d’autres diffuseurs publics de pays du G7, comme la BBC au Royaume-Uni.
Lors d’éventuelles négociations commerciales avec les États-Unis, qui doivent avoir lieu après les élections selon Mark Carney, la langue française ne serait pas sur la table, a assuré l’ex-banquier. Les libéraux assurent aussi qu’ils continueront d’« investir dans des espaces communautaires » des minorités linguistiques et « promouvoir l’enseignement du français partout au Canada ».
Parti conservateur du Canada
Souvent attaqué par ses adversaires sur sa promesse de définancer CBC (et l’impact indirect d’une telle coupure sur Radio-Canada), Pierre Poilievre a passé la campagne à répondre dans ses conférences de presse que Radio-Canada ne serait pas affectée par une telle coupure. La plateforme conservatrice promet de récupérer 1 milliard de dollars par année en cessant le financement public à CBC « tout en maintenant les services de Radio-Canada ».
Comparativement aux libéraux, le cadre conservateur ne prend pas d’engagement en matière d’immigration francophone, mais Pierre Poilievre a indiqué qu’une cible de 12 % « me semble raisonnable », alors que son candidat Joël Godin assure que le parti irait jusqu’à 20 %.

Les conservateurs misent sur l’augmentation des opportunités en immersion pour les jeunes canadiens en injectant 75 millions de dollars pour doubler le nombre de places d’échanges linguistiques. Cela permettrait à 10 000 jeunes « qui n’en auraient pas les moyens de faire le pont entre les deux solitudes et de renforcer nos deux langues officielles », est-il écrit dans le document conservateur.
Un gouvernement Poilievre s’engagerait aussi à maintenir tout financement en soutien à la culture francophone en plus de nommer une personne maîtrisant le français et l’anglais au poste de gouverneur général.
Nouveau parti démocratique
La formation de Jagmeet Singh ne fait que très peu de mentions des Langues officielles dans son plan électoral, mais les néo-démocrates ont dévoilé un plan spécifique pour le Nord de l’Ontario, qui comporte des engagements pour les Franco-Ontariens.
La formation de gauche assure qu’elle va « protéger et étendre les services bilingues, particulièrement dans les domaines de la santé et de l’éducation et dans le cadre des programmes fédéraux ». Elle garantit aussi un soutien aux institutions postsecondaires de langue française dans la région (Université de Hearst, Collège Boréal) en plus de « favoriser l’accès à la justice et aux services gouvernementaux » en français et en anglais.

À l’image des libéraux, le NPD mise sur une augmentation du financement de Radio-Canada 150 millions de dollars par an.
Parti vert du Canada
Les Verts s’engagent à moderniser à nouveau la Loi sur les langues officielles afin d’« assurer des services linguistiques partout au Canada ».
Radio-Canada verrait aussi une hausse de son financement avec le Parti vert, tout comme les établissements postsecondaires francophones en milieu minoritaire qui leur promet un « financement stable ».
Bloc québécois
Plusieurs des engagements en matière de langue française de la formation souverainiste touchent les francophones hors Québec. Le Bloc exige notamment que les communautés francophones « bénéficient des mêmes droits et des mêmes services » que les anglophones du Québec.
Pour la fonction publique fédérale, le Bloc veut faire pression pour mettre fin aux nominations « sous promesse d’apprendre le français » en plus d’exiger que les hauts fonctionnaires possèdent une connaissance du français. Il veut aussi obliger le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) à consulter le Québec et les minorités francophones avant pour toute réglementation culturelle pouvant y être affectée.