C’est à la surprise générale que le ministre de l’Éducation Paul Calandra a annoncé la veille la création de nouveaux « bureaux d’assistance aux élèves et aux familles ». D’abord imposés à cinq conseils anglophones sous supervision dès janvier 2026, ils seront mis en place dans tous les conseils scolaires ontariens d’ici le 31 mars 2026. Les réactions sont mitigées chez les représentants des conseils francophones et l’AEFO. Entre espoir et dépit, ils s’accordent toutefois à dire qu’ils n’ont pas été consultés.
« Les bureaux d’assistance aux élèves et aux familles examineront les préoccupations soulevées par les familles en vue de les aider à résoudre les problèmes qui, après une première discussion avec l’enseignant et la direction de l’enfant, nécessitent plus d’attention », explique le communiqué de presse.
« Il s’agit de donner aux familles un meilleur accès au système d’éducation et d’aider à résoudre les frustrations de longue date ressenties par de nombreux parents qui ont été déçus tant par le système que par les conseillers scolaires », a répondu à ONFR la porte-parole du ministère de l’Éducation, Emma Testani.
Ce nouveau processus de rétroaction accuserait réception des demandes dans les deux jours ouvrables, et offrirait une réponse dans les cinq jours ouvrables.
« Les bureaux de soutien aux élèves et aux familles fourniront une voie directe aux familles pour résoudre les problèmes ».
Celle-ci ne s’est pas prononcée sur le coût de ces nouveaux organes d’assistance mais a précisé que, pour les conseils scolaires sous supervision, les ressources précédemment dédiées aux conseillers scolaires seront redistribuées pour soutenir ces bureaux.
« Pour tous les autres conseils, nous examinerons leurs plans une fois soumis pour nous assurer qu’ils répondent aux besoins des élèves et des familles ».
Tous les conseils scolaires devront soumettre d’ici le 31 mars 2026 un rapport sur la façon dont ils mettront en place le bureau de soutien pour le 1er septembre 2026. Chaque bureau sera dirigé par une agente ou un agent de supervision.
Les bureaux de cinq conseils anglophones sous supervision ministérielle devront ouvrir plus tôt, dès janvier 2026 (Dufferin-Peel Catholic District School Board, Ottawa-Carleton District School Board, Thames Valley District School Board, Toronto Catholic District School Board et Toronto District School Board).
Entre surprise et désenchantement : des réactions mitigées
L’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) a réagi par le biais d’une déclaration de sa présidente Gabrielle Lemieux pour qui les conseils scolaires disposent déjà de procédures pour traiter les préoccupations des familles.
« Cette nouvelle annonce du gouvernement démontre une fois de plus l’ingérence persistante du gouvernement dans la gouvernance des conseils scolaires, tout en préparant le terrain pour une élimination graduelle des postes d’élues et élus scolaires. »
« Le gouvernement met en place un mécanisme parallèle qui ne règle rien aux véritables problèmes dans les écoles : surcharge, manque de services, ratios intenables et besoins criants en santé mentale », dénonce Mme Lemieux.
L’Association des conseils scolaires des écoles publiques de l’Ontario (ACÉPO), pour qui l’annonce est une surprise, assure que ni l’association ni ses conseils membres n’ont été consultés dans le cadre de l’élaboration de cette mesure.
« Nous sommes en attente des précisions nécessaires pour bien comprendre les attentes et exigences du Ministère quant à la mise en œuvre de cette initiative ».
Même surprise pour l’Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques (AFOCSC) qui dit ne pas avoir connaissance d’un processus de consultation ouvert aux conseils.
« Cela pourrait offrir un point de contact clair pour les familles et les élèves qui ont des questions ou des préoccupations dépassant le cadre de l’école ou du conseil (ex. : gestion de conflits, thèmes plus complexes à escalader) (…) et contribuer à un meilleur accès à l’information et à la résolution plus rapide de certaines problématiques », salue l’association.
Elle souligne toutefois le fait que la création de bureaux d’assistance doit s’accompagner de ressources suffisantes, d’un mandat clair et d’une articulation avec les services existants pour éviter redondances ou confusions.
Selon celle-ci, il s’agit également de garantir l’accessibilité et la sensibilité linguistique et culturelle, préserver la responsabilité locale des écoles et des conseils, et mettre en place un suivi pour s’assurer que ces bureaux apportent un réel bénéfice aux élèves et aux familles.
L’AFOCSC demande au ministère de l’Éducation de fournir un cadre de référence clair pour ces bureaux d’assistance.


































































































































